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Et qu'Haendel résonne - FINI
Odette Delaunay
Messages : 61
Age : 81
Localisation : Dans la grande bibliothèque

Feuille de personnage
Age: 77
Pronoms:
Club: Lecture. Emploi: Cheffe bibliothécaire
Pouvoir: Création et modulation de sons, altération de son ouïe
Odette Delaunay
Camarade



Jeu 4 Mar - 22:22
Et qu'Haendel résonne



Précédemment

Décembre 2020

Odette avait pris trois jours de congé au milieu des vacances scolaires, les billets les moins chers pour Paris et son plus grand sourire pour tirer Saphirre hors de sa collocation en pleine weekend. Elle frappa au rythme de la marseillaise sur la porte de bois. Saon andouille ouvrit, s'accoudant a l'encadrement et regardant Odette.

Vous ici ?


Bonjour mon chaton. Surprise! Nous partons dans une heure.

ATTEND QUOI ? OU CA ? MAIS JE ME SOUVENAIS PAS QUE…

Un large sourire s’étala sur son visage.

Non j'te charrie, évidemment que j'ai fait mes valises !

Odette éclata de rire. J'en était sûre! Tu avais beaucoup trop envie de venir c'est ça ? Allez zou on file. Dans une heure nous sommes hors de Leoska. Pour moi aussi ça commence à faire une éternité, mais pas autant que toi.

Évidemment que j'ai hâte. J'vais chercher ça et j'arrive !



Le séjour a Paris avait été un vrai bonheur. Saphirre, une fois éloigné.e d’un bureau et d’une chaise, était curieux.se de tout et ne demandait qu’à voir et découvrir. Iel était resté.e blasé.e et de marbre devant la Joconde, comme tout un chacun, déçu.e par sa taille et sa conservation. Odette l’avait emmené dans les recoins cachés du Louvre, comme la seconde galerie des statues où les Rodin prenaient leur envol, les fondations médiévales du palais, la magnifique cours intérieure Lefuel que tout le monde voit depuis les fenêtres mais qui semble impossible d’accès…. Sauf pour quelqu’un ayant arpenté ce titanesque bâtiment des centaines de fois !

Le muséum d’histoire naturelle avait bien changé en quarante ans. Odette failli se perdre plusieurs fois dans la magnifique galerie de l’évolution. La salle des animaux éteints semblait plus remplie également… Avec son immense dodo trônant sur son piédestal.

A la cité des sciences de la Vilette, la bibliothécaire avait bien cru perdre Saphirre. Elle l’avait cherché pendant quinze minutes avant de lae retrouver perdu dans ses pensées dans l’immense salle-reconstitution du cerveau humain.

Le premier soir iel avait insisté.e pour manger dans un grand restaurant. Leur budget et la tenue de Saphirre ne permettait certainement pas une place à La Tour d’Argent ou au Pré catelan. Le taillevent était tout bonnement exorbitant. Mais grâce à un coup de fil a une ancienne amie, Odette pu réserver une place dans un petit deux étoiles dans les jardins du palais royal. Un restaurant bien moins prétentieux que les ronflants monstres de gastronomie. Mais les St Jacques au miel, le tendrons de veau sauce morilles et le Paris-Brest avaient été divins. Le menu y étant tout de même de cinquante-sept euros par bouche, Odette se sentie obligée de participer à l’addition de ce pauvre bougre de Saphirre qui paya le vin malgré ses plaintes.

Mais j’ai pas de salaire moi !

Ah! tu as voulu venir dans un étoilé tu m'aide à payer! La bouteille est à seulement vingt euros ! Et puis il faut bien écouler la monnaie que tu pique et que tu garde quand tu ne te fait pas prendre...

Iel lui adressa un regard impassible et innocent. Bien sur, à d'autres Saphirre... A d'autres...

Quoi ? Piquer de l'argent ? Tu me prend pour qui, j'ai juste essayer une fois tu l'sais très bien, y'a pas de récidive.

Après un profond soupire iel céda.

Uh cette ville est super cher c'était pas prévu dans mon business plan. Mais comme t'es sympa ok, t'as gagné, je paie la bouteille.

Et ton repas de demain soir garnement.

Le second soir Odette découvrit avec curiosité les plats japonais. Épuisés qu’ils étaient, ils avaient commandé depuis son appartement en bavardant de tout et de rien. La chambre de bonne avec une douche, une cuvette de toilette et une plaque chauffante ne payait pas de mine. Mais au moins ces douze mètres carrés en face de la porte Dauphine étaient à elle. L’appartement était au sommet d’un hôtel particulier haussmannien non loin de l’ambassade d’Angola. Il coutait une fortune mais elle avait vécu tant de beaux et heureux moments dans ce petit nid douillet qu’elle ne pouvait se résoudre à le vendre. Saphirre avait d’ailleurs été très "étonné.e" de la savoir propriétaire.

AHA! Donc t'es proprio d'un appart qui vaut plus cher que mon cul et tu peux pas me payer mon repas de demain ?

Ses grands yeux de bichette n’y changeraient rien.

Surveille ton langage de racaille. Il appartenait à mon père adoptif qui l'a hérité de sa mère à l'époque où il valait trois fois rien, quand le quartier était en pleine construction. Il n'était plus occupé depuis des décennies, je l'ai récupéré dans un état pitoyable. J'ai tout réparé avec mes quatorze premières payes alors profite des toilettes comme si elles étaient plaquées or c'est clair ?

Compte sur moi ! En vrai je charrie mais chanmé le ptit appart. Par pitiééé dit moi qu'il y a un coin avec une vue chanmé a la ratatouille ? On peut accéder au toit depuis la fenêtre ?

Non et non. Nous sommes avenue Foch. Tu verra difficilement la tour Eiffel. On ira la voir demain si tu veut. C'est en face du sénat il y a un jardin d'hiver magnifique.

Après trois jours bien éreintants et avant de prendre le train vers un point de récupération de l'école, Odette eu envie de faire un petit détour par le 14eme arrondissement.

Oh tiens regarde. C’est chez Pierre Hermet. Les meilleurs macarons que je n’ai jamais gouté !

Bonne idée des macarons. Tu m’en offre ? Le retour des yeux de biche de cette andouille fit soupirer Odette qui roula des yeux.

Va choisir un parfum crapule.


Yeaaaaah !

Bien évidemment Saphirre choisit un macaron "Baie de sureau et Jinseng" alors que la bibliothécaire se contentait d’un sobre caramel délicieux.

Meeeh c'étais cooool Paris j'ai pas envie de rentrer là. Y'a certes un poil trop de monde mais vraiment trop chouette. On y reviendra hein ?

Oui si tu veux. J'espère que tu as pu apprendre des choses d'une manière un peu plus ludique que de simplement rester derrière un bureau. J'ai l'impression que ça t'a fait du bien.


Peu après, dans le quartier qui autrefois était très populaire mais aujourd'hui est peuplé "Ypsteur", Odette s'arrêta devant un théâtre fermé. Il était 16h30 celui ci ouvrait à 19h.

Une petite chose à faire avant de retourner a l’appartement. Viens.

L'octogénaire contourna l'angle de la rue afin de se hisser à l'aide d'un tuyau de fonte jusqu'à la fenêtre ouverte d'un local. Aucun bruit ne semblait s'échapper de la zone autour d'elle.

Attention avant j’avais mis un marche-pied j'ai l'impression qu'ils l'ont enlevé.

Je... Que... Quoi ? On est où exactement ?

Évidement Saphirre suivit en sautant par dessus le tuyau.

Pourquoi tu voulait venir ici ?


C'est le théâtre du petit Picpus. C'est le fameux théâtre où Gavroche trouve la mort dans Les Misérables. Tu te souviens du jeune garçon sur la toile "La liberté guidant le peuple" de Delacroix ?

Elle sorti de la réserve doucement, assourdissant leur sont au-delà de leur propre perception.

Je venais souvent ici durant mes jeunes années. Perfectionner mon pouvoir en espionnant les orchestres...

D'un discret signe de la main elle enjoignit son élève à la rejoindre dans la grande salle.

Reste discret mais si les horaires n'ont pas changé le gardien n'est pas ici avant 17h.

Arrivant dans la grande salle, Odette s'avança en gambadant comme une adolescente.

N'est ce pas magnifique ? Là bas tu as les loges royales. Ils les ont conservé, c'est un théâtre type 16ème. La haut ce sont les places les moins chères ont appelle ça le poulailler.

Wow.... Sacré lieu d’histoire. C'est ouf. T’avais de la chance de pouvoir venir squatter, enfin jouer ici. Ça a changé depuis ta jeunesse ? Tu faisais partie de l’orchestre ?

Iel ajouta avec un sourire taquins.

Heeey ça t’ressemble pas Odette de t'introduire illégalement dans des bâtiments fermés au public en mode parkour. Tu caches bien ton jeu.

La vieille femme mis beaucoup de temps à répondre. Perdue dans ses pensées, et finalement.

Non je n'ai pas vraiment intégré l'orchestre... Disons que je reparais les erreurs d'un jeune corniste de temps à autre...

Soudain elle se tourna vers elui d'un air timide, presque gêné.

Saphirre ça ne te dérange pas si je... Enfin je veux dire, j'ai rarement une acoustique pareille à Leoska...

Haha si t'avais pas proposé je t'aurais demandé, je voudrais pas rater ça. Tes talents de cheffe d'orchestre, dans un théâtre ouffisime. Fait moi rêvé Odette. Enfin... Du moment ou t'es sure qu’on se fera pas choper.

Tu es un petit ange, assied toi.

Odette s'avança, les main tremblante d'émotions, comme intimidée par le lieu. Arrivée au pupitre de la fosse d'orchestre, elle inspira profondément et leva gracieusement une main.

Sa main droite balançait une douce mesure à laquelle répondaient des cordes invisibles.

L'écho du théâtre renvoyait le son vibrer dans la moindre cellules d'Odette, aux anges. Sure d'elle, elle poursuivis donc la partition. Le rythme montant crescendo. Elle continua à faire valser ses mouvements, en une rectitude exacte de chef d'orchestre, même s'il n'y avait personne à mener.

C'est pour toi mon ange. Où que tu sois. Murmura elle pour elle-même. Et qu'Haendel résonne là ou autrefois tu jouais pour moi.

Les bras écartés, les mains ouvertes comme une offrande, Odette déchaîna la suite de l'orchestre. Les chœurs grégoriens s'ajoutèrent, tonnant et vibrants sans commune mesure. Saphirre, sur un siège, sentit une profonde vibration de son pur lae traverser de part en part, lui donnant une chaire de poule interminable. Le mouvement solennel terminé, la vielle bibliothécaire ajouta aux paroles chantées une suite de cuivres claironnantes. Un immense sourire sur les lèvres, les yeux fermés, elle jubilait. C'était ici, en cet endroit en cet instant qu'elle offrait à Enguerrand son ultime cadeau. Où qu'il soit.

Afin de préparer son final, Odette fit varier le volume des voix masculine et des cuivre sur ses alléluia afin de conclure en grande pompe, les mains vers le ciel. Colorant chaque espace de silence d'un instrument en particulier comme un peintre habille le vide de son œuvre par un détail harmonieux. Prenant bien soin de placer les son des instruments en fonction de leur position dans l'orchestre, orientant correctement l'arrivée du son de part et d'autre des oreilles de Saphirre. Après tout c'était également pour elui qu'elle jouait. La note frappée, jouée avec rectitude au doigt et a l’œil. L'orchestre respirant était l'immense créature de musique soudain libérée par une si belle acoustique et rugissant son amour et son désespoir en un ultime appel vers le lointain, vers l'inconnu. Jamais elle ne le reverrai, jamais plus elle pourrait entendre le timbre chaud et réconfortant de sa voix, l'harmonie de son cuivre clair et voir trembler sa moustache a chaque rire parfumé de joie. Jamais plus elle ne le verrait se lever de l'orchestre, humecter la lippe de ses lèvres, prendre a la main droite son cor et se préparer en avance à un enchainement arrivant huit temps plus tard. Son visage concentré, ses joues gonflées, ses yeux glissant a toute vitesses sur les pattes de mouches de sa partition. Le regret était réel mais teinté d'une résignation et d'un calme certain. C’était il y a quarante ans, c'était la plus belle période de toute sa vie et c'était terminé. Fermant les points pour indiquer la fin du morceau, Odette se retourna pour saluer son public. Un acouphène surpuissant ravageait son oreille gauche. Ses yeux étaient embués de larmes.

Merci beaucoup mon… ma chérie...  Enfin bref nous pouvons aller prendre notre train.


A dix-neuf heure, les élèves entrèrent un a un se poster a leur place habituelle. Le vieux professeur entra en dernier, toujours en retard de cinq minute. Cette fâcheuse habitude n'avait pas changé depuis prêt de cinquante ans qu'il jouait ici. Autrefois c'était son travail au café de France qui le retenait, aujourd’hui c'était un peu une sorte de rituel, pour se souvenir. Il avait les cheveux très blanc et une fine moustache bien entretenue. L'homme salua ses élèves, ébouriffant au passage les cheveux de sa petite fille assise aux percussions, il retourna ensuite à la tête de l'orchestre. Au moment d'installer ses feuilles sur le pupitre, il remarqua un objets posé dessus. Le prenant avec des mains tremblantes, il replongea des années en arrière. Devant son petit orchestre étonné, le vieil Enguerrand tenait une bague de fiançailles qu'il avait cru perdue a jamais.

Odette...


FIN

Solo


Et qu'Haendel résonne - FINI Signa-10
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Odette Delaunay
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Jeu 4 Mar - 22:25
RP solo terminé


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