Bien. On m’a dit rendez-vous 8 h. Chuis là à 8 h. Youpi. Ok, ok, je suis salé, mais j’suis bien conscient que techniquement j’ai au minimum un an de retard avant d'arriver là, devant ce bâtiment. C’était sans doute qu’une question de temps avant que je ne fasse encore une connerie.
Nuance, que je me fasse "choper", parce qu'en soit j'ai pas attendu pour refaire de la merde. Alors je patiente, mains dans les poches de l’uniforme, à l’entrée, l’air nonchalant.

Une grande silhouette arrive à la porte, cheveux brun, air sympa, assez stock.

« Mondame Lacey ? »

Je lui sers poliment la main qu'il me tend.

« Ellui. Même. Monsieur, Madame, Mondame ? 
- Monsieur Delèze. Jean Delèze. »

Il me fait signe d'entrer, je file à sa suite : bienvenu dans les classes d'aides, ça y est t'as franchi le pas. Je sais même pas si je me sens stressé ou... si ça va ? Je pense que je m'attendais à passer le coucou ici un jour de toute façon, alors autant que ce soit pour une connerie mineure, ça m’évitera un trop long séjour.

« Comment vas-tu ? On peut se tutoyer ? N’hésite pas à me dire si tu préfères qu’on se vouvoie, on fait comme tu le sens. »

Hmm… J’sais pas trop où me placer. C’est genre familier comme manière de parler aux gens qui sont là pour un encadrement disciplinaire. Voir, au Jean qui sont là pour un encadrement disciplinaire. Jeu de mots mis à part, ça pue le traquenard sur le positionnement que j’dois avoir face à ce type. Mais bon. T’façon j’arrive généralement pas à vouvoyé les autres donc ça m’arrange.

« J’vais bien. Tutoiement c’est plus simple, si ça pose pas de soucis. 
- Pas du tout puisque je propose. Et puis j’ai plus de place pour poser mes soucis, mon bureau est déjà plein. Suis-moi, on va y aller d’ailleurs. A mon bureau. C’est par là. »

Quesquequoit’est-ce ? J’affiche un sourire en coin et pouffe légèrement à sa blague. J’arrive et ça part en one-man-show ? Non, mais je veux bien, si tu veux je sur-enchéri même. Mais c’pas trop le portrait qu’on m’a fait de l’endroit dude, je voyais ça plus… solennel ? Je vais rester encore un peu sur mes réserves, ça sera plus sécure, c’est franchement pas le moment de faire la réflexion de trop. Je le suis jusqu’à son bureau, m’installe.

« Tu veux un thé, un café ? Je dois avoir un fond de soda qui traine et j’ai un robinet d’eau. Et l’eau courante. Elle va vite d’ailleurs, parfois j’ai du mal à la rattraper… Mais c’est pas le sujet, tu veux boire quelque chose ? »

J’hausse un sourcil rieur. Il pousse le bouchon là, non ? Bon. Une blague piège ça arrive. M’enfin là il nous présente son gala de festival de l’humour donc bon. Juste un test.

« J’sais pas, ça dépend, c’est peut-être pas hyper sympa pour “Quelque chose” non ? Après s’il est d’accord, pourquoi pas. D’l’eau ça devrait être bien pour commencer. »

Non parce qu’avec l’appellation « Soda qui traine », l’option café froid de trois jours ne semble pas si invraisemblable. Aussi courante soit l’eau, elle a le mérite d’être oxygéné et fiable grâce à ça. Jean pouffe d'un air satisfait et je souris. Ok. La blague est mauvaise et il reste cool. C’est peut-être vraiment le genre chill, et pas le genre « je fait semblant d’être chill pour mieux te mettre une balayette sale petit con ». Tout va bien. Je me détends d’un cran.

« J'en sais rien, il s'en est jamais plaint. J'en, du type j apostrophe e puis n. Parce que Jean Sérien est pas ici aujourd'hui. Tu l'as ? Elle est un peu retordcelle ci, même moi j'ai un peu honte. »

Quoi fallait avoir honte ? Merde, j'ai ris. Non mais il est fort aussi là. Il se lève et va remplir un verre d'eau.

« Bon, plus sérieusement Saphire... Va falloir qu'on parle de pourquoi t'es là et de la suite et de ton cursus. Prend le temps de boire, pose toi, je suis dispo jusqu'à midi donc on commence à en parler quand tu veux entre maintenant et... Bah... Midi. »

J’affiche une moue contrariée.

Yeees.

Je préférais la version plus clownesque.

Bon évidemment que la question aller tomber les questions importantes, mais… Ugh, qu’est-ce que j’ai pas envie. Mais quitte à ce que ça vienne faire chier, je préfère que ce soir maintenant et m’épargner 4 h de crise existentielle.

« Super. Heuu… »

Ouais maintenant, mais c’est pas si facile. Je reste quelques minutes immobiles, les bras croisés, ma jambe tressautant nerveusement.

J’ai bien envie de crier à quel point c’est injuste que j’atterrisse ici alors que Sora était clairement pas innocent aux raisons de mon excès. Alors que j’essaie de faire de mon mieux pour pas trop faire de la merde, jusqu’à refuser la proposition de April.
Mais la vérité c’est que ça reste un excès, et que si ça avait été la seule fois où j’avais franchi la ligne, je serais pas ici. Mon dossier est farci d’événements du genre à plusieurs échelles de gravité, et c’est sans compter les fois où je me suis pas fait choper.

Donc oui.

Concrètement je mérite d’être ici.

Mais ça fait chier.

Je passe une main sur la base de ma barbe d’un air ennuyé. Bon. De toute manière, la jouer malhonnête avec le personnel est inutile, sinon on se le reprend au triple dans la gueule. Sauf avec les pions ces boloss. Affectueusement bien-sûr.

« Je suis là parce que j’ai dérapé et que c’est pas la première fois. M’enfin tu as sans doute lu des trucs, j’imagine. 

Pour la suite de mon cursus, j’y réfléchis, avec Philophae Andreatus. Je pensais me réorienter, ça ne sert à rien que je m’acharne dans des voies théoriques ou je m’ennuie. On réfléchit à ce que je teste les voies d’ingénieur ou de garde au sein de l’école. Ça me botte sur le papier, mais faut test. Je suis quasiment sûr qu’un cursus qui me plaît davantage, et en partie en alternance me permettrait de… »

Je mime une sorte de canal qui se réduit avec un bruitage de sifflement qui va avec le mouvement. Ouai je m’exprime un peu trop par image, on se croirait dans « c’est pas sorcier ».

«... Canaliser… Un peu toute cette, heu, énergie créative pas si créative que ça. »

Le terme était vendeur, j’ai parlé trop vite. Donc tête sceptique.

On avait longuement discuté orientation avec Philo, et mine de rien, c’est des filières qui me permettrais éventuellement d’œuvrer pour les mages de manière qui me conviennent. Ce qui serait une bonne piste pour… évoluer sur le sujet de la communauté.

Il a l’air d’écouter tranquillement puis ouvre le dossier posé sur son bureau. C’est fou comme ça devient une habitude de se retrouver dans ce genre de situation. Et encore plus fou à quel point chaque fois qu’une nouvelle personne ouvre ce dossier devant moi je tire encore plus la gueule face aux lignes qui se rajoute. J’ai l’impression d’être auteur de mon premier roman, à filer de maison d’édition en maison d’édition pour régulièrement me faire reckt.

« Bon. Ça me paraît bien, tu as déjà réfléchi à tout ça c’est plutôt positif. »

Il prend quelques notes que j’essaie de zieuter, en vain.

« Je vais pas passer par quatre chemins Saph, cette après-midi tu vas venir en cours ici. Tu es transféré en classe d’aide-disciplinaire pour deux semaines, en tant que vacataire. Pour t’expliquer ce que ça veut dire : de 8 h à 19 h, tu restes ici, à 19 h tu pointes à ton appart et tu y restes pour la soirée. Après un temps, on réexaminer à ton dossier et tu pourras peut-être sortir d’ici à 18 h et avoir une heure avant de rentrer.
Ce programme-là est aussi valable pour les week-ends. On va essayer d’adapter au maximum pour que les cours et activités soient adaptées à tes besoins tout en restant sécure. Est-ce que tu as des questions ? Moi j’en ai un certain nombre, mais toi d’abord. »

Aaah, c’est là que ça tombe. La taule. Tout est confirmé. Je pousse un « putaiiin » dans un soupire sonore et passe une main sur mon visage d’un air exaspéré en entendant les horaires. C’est pas parce que je me doutais que ce serait le bagne que c’est agréable à entendre.

Mais qui peut vivre avec un rythme de vie pareil, sérieux ça me laisse quoi, une heure de repas et genre, environ 3 h de temps libre le soir si je me couche tôt ? C’est tellement que dalle. Et je peux pas sortir. Même le week-end. T O P. Sora, un jour, promis, j’te fais manger le sol. T’inquiètes, ça aura meilleur goût que ta défaite. Abruti.
Mes entrainements tombent à l’eau, j’aurais à peine le temps de faire du sport. Taffer toute la journée pour être assigné à résidence le soir. Ça va être long deux semaines. Et encore. Chuis vacataire, je verrais au moins les affreux en rentrant.

« Oui. Question d’organisation. Donc si j’veux genre, ne serait-ce que me balader c’est pas possible ? Sur dérogation ? Le week-end on est en salle d’étude ou c’est aussi des cours ? Le contenu est similaire au cursus normal ? Est-ce que Philophae Andréatus a été mis au courant ? »

Mon interlocuteur a l’air d’avoir give-up au milieu des questions malgré son air attentif. Urgh, moi qui voulais les passer au plus vite.

« Doucement, j’ai déjà oublié la première… Je suis vieux tu sais, faut me ménager. C’était sur se balader c’est ça ? »

J’affiche une moue sceptique, la bouche en biais. M’enfin t’as l’air vieux de que dalle et s’il fallait vraiment te ménager tu serais probablement pas à bosser dans les classes d’aide, non ?

Bref passons, c’pas le problème.

« Oui. Enfin, oui sur “se balader”, pas sur le “je suis vieux”. Je peux vraiment pas sortir faire un tour de deux semaines ?

- Pas dans les espaces hors classe d’aides, mais on a un parc dans l’enceinte de nos bâtiments. Pour l’instant part du principe que c’est tout ce à quoi tu auras accès. On aménagera possiblement un peu les choses selon le déroulement de la première semaine, mais ce n’est pas acté. »

Quel cauchemar. Mais quel cauchemar. Je vais devoir courir en rond dans leur parc tout pérave. Putaiiin.

Aller, courage. Deux semaines. Juste deux semaines à être um petit ange et je peux sortir de là.

« Le week-end on doit juste être dans ces bâtiments pour travailler à notre rythme ou c’est aussi des cours ? Et le contenue des cours c’est le même principe qu’en cursus normal ?

- Le week-end ça dépend des élèves et on travaille ensemble à aménager les choses au mieux. Certains en profitent pour avoir des cours supplémentaires, d’autre pour s’entrainer à diverses activités physiques ou artistiques… Si en théorie le contenu des cours est le même, vous êtes souvent moins nombreux donc on peut adapter un peu pour faire des choses qui vous bottent plus. Faut simplement qu’on en parle et qu’on voie les dispos des profs qui interviennent ici sans vraiment nous être affilié au besoin.  L’idée c’est : 8 h, tu pointe. Si t’es pas là, on vient te chercher. 8 h 15, début des cours jusqu’à midi quinze, repas jusqu’à 14 h et cours jusqu’à 17 ou 18. Si le volume horaire est trop important par rapport aux cours que tu as, tu peux demander à participer à d’autres cours ou demander d’autres activités si tu étais dans un club par exem.... Ah je vois que tu as une tutrice ! Oh, et un prof particulier. Selon s’ils sont d’accord ou pas, tu peux avoir un volume horaire par semaine accordée à leurs enseignements. »

Des cours plus adaptées c’est chouette. Si je peux me caler des trucs les week-ends, c’est cool aussi. Bon ça de la merde, mais presque vivable.

D’autant que y’a moy de négocier pour garder les cours avec Philo, s’il est d’accord. Odette ça pose moins de soucis, de toute manière c’est du taf à la maison ce qu’elle me file. Puis tard elle saura mieux ça sera, je l’entends d’ici me traiter de racaille alors que trop pas.

« C’était là que porter la quatrième question. Est-ce qu’ils ont étaient tenu au courant lors du processus oùùù ?
- Normalement oui. »

Arg. j’en connais un qui va pas être fier, mais bon au moins j’aurais pas à lui annoncé.

« Ça marche. C'est bon pour mes questions. Pour le moment.
- Ah mon tours donc ! On va essayer d'adapter au maximum les choses pour que ton séjour parmi nous soit quand même un peu sympatique. »

Il sort de quoi prendre des notes pour, j’imagine des aménagements. C’est dingue cet investissement pour les élèves, ils sont pas aussi chill en cursus normal. Faut faire passer la pilule d’être en « classe d’aide » mais l’implication du gars est a noté.

« Bon, déjà, outre les ballades, est ce que tu as des habitudes ? Du sport je suppose vu ta carrure, peut être des activités artistiques ? Est-ce que tu aimerais profiter de ton séjour ici pour te concentrer sur ton apprentissage et tu souhaites qu'on mette en place des aménagements de types cours particuliers supplémentaires le week end ?

- Heu ouaip. J'essaie de faire du sport tous les jours, j'ai deux entraînements par semaine avec Ingi Elison qu'on adapte suivant ce qu'on veut travailler, et je taf aussi les arts martiaux avec Philophae. Du coup j'imagine que c'est mort pour les cours avec Ingi ? Après le reste nécessite probablement pas d'aménagement, c'est court, deux semaines.

- Elinson... Ça me dit quelque chose... Si c'est un élève ça le semble compromis mais on peut peut être s'arranger. Il.. elle ? est membre d'un club ?

- Président du Club de Bricolage. Le dude avec les cheveux bleus et des rollers.

- Mais bien sûr ! Bon vu qui c’est, ça s’arrange. »

Il fait un clin d’œil, et je souris. Merci Ingi, ta fame me sauvera. Je n’ai cependant pas le temps de me féliciter d’avoir si bien choisi (si tant et parler qu’on peut parler de choix ???) mon entourage qu’il semble aspirer dans une réflexion.

« J’ai une question. Pourquoi tu l’as frappé ? »

Moue embêtée.

Ah j’pensais que tout était écrit, c’est vachement moins fun de faire le récit devant une personne qui a l’air de gérer les classes d’aides.

M’enfin, ça va. C’est ni quelque chose de grave, surtout vue ce qu’il doit voir au quotidiens, ni un acte pour lequel je me sens coupable. Au contraire, faire un peu fermer sa gueule a Sora était pleinement satisfaisant et j’espère qu’il l’aura saisie comme une leçon de vie.

C’est ça, la difficulté de l’histoire. De pas avoir l’air de trop baleck d’avoir aligné la couenne de Sora.

« Parce que… il était chiant. »

Quoi ? Ça résume non ? Ouais bon.

« Enfin… Disons que j’avais des raisons p’être infondées d’avoir envie de le beugner, mais que c’était comme ça. Sachant ça je lui ai dit de me foutre la paix deux fois quand il m’a collé aux basques pour me demander de m’expliquer, il m’a pas lâché la grappe, so… »

J’hausse les épaules d’un air simple.

« Here we are. »

Jean referme le dossier puis s’appuie sur le bureau.

« Je sais que comme ça, les classes d’aides c’est pas super sexy. Mais en vrai, vous êtes bien encadrés et on vous fait un peu une popote à la carte. Y’en a deux trois dans le tas qui aurait dû partir et qu’on voulu rester pour le cadre que ça propose, j’aimerais bien que tu y réfléchisses. C’est pas une obligation, et t’as deux semaines avant de me dire. Voir même après hein, tu prends rendez-vous comme ça j’achète une bouteille de soda neuve et tu viens, et on en parle. »

Okep il est accueillant, et ceeerte ils ont l’air versé dans le sur-mesure, mais pas le sur mesure top top, pour rimer avec popote. Disons que c’est…restreint. Et que rien que le fait d’être aussi limité sur les espaces auquel je peut accéder me fout une de ses angoisses, j’ai l’impression d’être enfermé.

Autre problème, au bout de quelques années, j’ai enfin réussi à me faire des potes en cursus classique. J’me sens pas de réalisé le même exploit deux fois. Et je serais un peu triste de moins les croiser. Sauf Ingi évidemment, bah oui mon vieux le destin a l’air de faire en sorte que quoi qu’il arrive je trouverais un moyen de te coller au cul.

« Mouaiii. Merci, l’attention de proposer un soda pas trop périmé est franchement appréciable, mais pour le reste je sais pas trop. On va pas se mentir c’est effectivement pas “super sexy” pour le moment pour employer le terme technique, fin’ y’a des trucs chouettes, mais franchement c’est heu…. Hyper… contraignant ? »

Ouaaai bon ça se fait pas de critiquer ton système sous ton nez, mais si on le considére souvent comme une punition c’est pas pour rien. Puis j’vais pas tenir la pression d’autant de contraintes et de surveillance longtemps. J’vais avoir besoin de pouvoir papillonner comme je l’entends, j’suis un esprit libre mageul. D’autant que si on est gardé de ouf, j’ai peur qu’il y ait deux trois petite broutille de main légère, ou plutôt de personne qui laisse trainer leurs affaires partout, qui pose problème sur le long terme. Mais ça on verra plus tard.

« Maiiis s’tu le dit. Certes. Y’a des trucs intéressants, j’imagine. J’y réfléchirais. »

Mais c’est quand même très très mal partie pour que ça penche en faveur des « sweet sweet classe d’aide-disciplinaire wesh vous allez douiller les bro ».

« J’entends parfaitement. Ah, aussi, dernier point, mais pas des moindres : le suivit psy. Tu as rendez-vous demain pour un premier bilan et jusqu’à nouvel mesure tu auras une séance par semaine ou plus selon l’estimation de ton thérapeute »

Mon sourire se fige. Non mais me tombe pas dessus comme ça toi, tu m’avais l’air sympathique pourtant. J’avais commencé un suivi l’été dernier pendant quelques mois puis j’avais arrêté petit à petit en jugeant que je n’en avais plus besoin (complètement arbitrairement, certes). Ça me fait pas super plais’ de reprendre en étant prévenue la veille, là, comme ça.

« Une séance par semaine pendant… deux semaines ? Hein ? »

Je sais que c’est faux, t’as dit nouvelle mesure, mais sérieux, ment-moi.

« Le suivit psy te fait peur ? »

Moi, peur ? Pfooua, laisse-moi rire, qui a parlé de peur d’un suivis psy, haha, y’a rien de tout ça ici, j’demandais juste ça pour savoir, genre, les dates. Et tout.

Mon regard reste étrangement fixe et pas naturel malgré moi.

« Heuuu. Non ? »

Jean souris doucement et j’essais de lui rendre pour paraître plus naturel. Spoiler : j’échoue.

« C'est parce que tu veux cacher des choses aux autres ou à toi même que ça t'angoisse ? »

MAIS JEAN T’ETAIT SYMPA JUSQUE LA, POURQUOI TU FAIS CA ?

« Je voie que c’est l’autoroute du snipe ici ? J’répondrais pas. »

Il lève légèrement les deux mains. Ouai c’est ça fait l’innocent. Je soupire.

« Comme tu le souhaite. Tu veux de nouveau quelque chose à boire ? »

Si t’a du chill en bouteille pourquoi pas, sinon…

« Ça devrais aller merci. C’est possible de visiter ? Histoire de pas ce paumé pour cette aprem’.
- Bien sûr. Suis-moi. »

Je souffle un instant, soulagé que l’on change de sujet. Moyennement soulagé en revanche de découvrir ou le vais passer mes journées pour les deux prochaines semaines, peut-être plus.

C’partie pour les fameuses classes d’aide, aller, vendez-moi du rêve, ça fait des années qu’on me parle de vous.