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Don't fucking bark if you can't fuckin bite [PV Elarielle, Phil] - FINI
Saphirre Lacey
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Feuille de personnage
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Pronoms:
Club: Art martiaux
Pouvoir: Contrôle hormonale
Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot



Mar 22 Aoû - 14:04

Elarielle

Saphirre
Lacey

「Don’t fucking bark if you can’t fucking bite」



TW : Language grossier, self-hate, psychophobie, sang, description de blessure, accès de colère, perte de contrôle bestiale, violence physique et psychologique


Fin de journée tranquille, j’me grouille d’aller en direction de la bibliothèque pour poser mon livre avant que ça ferme. C’est désert les soirs, c’qui est plutôt cool.

Y’a juste une go qui marche en plein milieu du couloir. Bwoarf. Elle bougera.

Non ?



Je lui prête pas attention et… Boom. Collision. Pff. Relou. Elle le fait exprès sérieux ?

Elle se retourne d’un air agacé, mais je l’ignore, passe mon chemin et continue ma route pour pas être en retard.

« T’es un peu débile ou juste tu espères pouvoir partir comme ça sans t’excuser ? »

J’inspire. Ouuuh la douce odeur de mal de crâne en perspective. Encore une pauvre petite conne qui croit qu'le monde lui appartiens. Flemme. Totale flemme de la gérer. Ça lui f’ra une anecdote à raconter, c’bon j’ai pas son temps et j’ai autre chose à faire que de me faire insulté parce qu’on me fonce dessus.

«  Yo, t’as un problème ? Redescend, pète un coup, détend ton slip, j’sais pas, tu va t’en remettre ma grande ? J’ai autre chose à foutre. »


Elle me détaille de haut en bas d’un air hautain. Tu veux une photo dédicacée ou quoi ? Accouche.

« Pour le moment oui, à toi de me dire si tu comptes le résoudre rapidement. J’en ai rien à faire que t’aies autre chose à foutre, juste tu peux t’excuser quand tu rentres dans quelqu’un. »


Ça se tient. Ça se tient au détail près que t’as foncé droit sur moi, donc remet toi en question avant d’aller t’plaindre au manager. Je peux pas m’empêcher de rire. C’est… Giga lunaire. On nage en plein délire.

« Mdrrrr non, mais miskine, quoi. Genre, tu m’es rentrer dedans aussi ? Boucle là et passe ton chemin grosse, tu t’ridiculises sévère là. »

Je reprends la route pour mettre fin au supplice et lève les yeux au ciel quand elle se campe devant moi avec un air qui se veut calme. Haha, ouais, bien sûr, quelle maîtrise d’elle-même ça doit d’mander de se comporter comme une narvaline pareille.

« Je suis ridicule vraiment ? Juste polie et j’aurais voulu ne pas insister, mais apparemment on ne t’as pas très bien éduqué. »



Ta politesse genre, à sens unique ? Non parce que non seulement t’aurais pu te passer d’me traiter de débile, mais ça t’aurais pas arraché la gueule non plus des excuses et pourtant j’te fais pas chier. C’est bon, j’galère déjà à en présenter à mes proches donc j’vais pas être désolé pour la première abrutie en manque d’attention à qui j’dois rien, rien du tout.

Je souris froidement. J’arrive même plus à faire genre que ça me saoule pas.

« Bah je t’en prie alors, excuses-toi si t’y tiens ? »
Très courte pause, pour lui laisser une chance en laquelle personne ne croit« Non ? Bah alors rentre chouiner chez toi, t’essuieras tes larmes avec ta politesse tiens vu que t’as visiblement rien d’autre à foutre. »

Je force le passage et elle me le barre encore. Bordel. Elle est pénible. On perd du temps.

« Oh, mais je peux m’excuser. Je suis terriblement désolée pour toi quand tu finiras au sol parce que tu auras usé ma patience. »


Je la fixe, sidérée. Ma patience c’est… une sorte de fine couche de verre, une baie vitrée qui contraint mon sale caractère à ne sortir qu’au compte-goutte, par les fuites sur les côtés. Et cette meuf c’est le ballon de basket du voisin qui arrive droit dessus.

« Putain tu commences à vraiment me faire chier. DÉ-GA-GE. Faut te le dire lentement pour que ton cerveau ramassé comprenne ??

— Honnêtement je t’ai déjà demandé de t’excuser une fois, ça commence à être usant de répéter. Jte pensait déjà très con.ne, mais c’est encore pire, t’es juste inconscient.e »

J’en ai ras le cul. C’est pas possible d’être aussi chiante putain, elle fait que brailler, que brailler… Avec son vieil air de Karen là. Uh.

Je fout un coup de paluche dans les livres pour les balancer par terre. Comme ça au moins elle aura une raison de traîner sur place.

« C’ton problème. J’te dois ni du temps ni des excuses. Ciao. »


Je tente de partir encore plus précipitamment parce que je sens que ça peut très vite dégénérer avec une petite conne dans son genre. Et que j’ai pas envie que ça dégénère. C’est bon, les embrouilles à la con j’en ai fait mes frais j’veux juste me barrer.

« Ramasse. »


Quand elle m’attrape le bras, je me fais une absolue violence pour ne pas retourner le sien et lui faire une prise. J’ai eu un soubresaut, ça s’est vu, mais j’l’ai pas fait. Il faut pas. Il faut surtout pas. J’veux pas retomber là-dedans, ça serait facile, mais j’veux pas, j’essaie vraiment de m’améliorer même si c’est toujours bancal.

Sa voix m’insupporte. J’inspire. Longuement. Si je cède à la violence, c’est non seulement les classes d’aides, mais aussi piétinées des mois et des mois d’efforts. Je lui laisserais pas ce plaisir. Je tente encore la sommation. Je tire son bras, mais elle ne cède pas.

« Tu me lâches, MAINTENANT. »
ma voix commence à s’emporter, mon visage s’approche du sien, menaçant, alors que son sourire à elle se fait carnassier « J’en ai rien à foutre de tes putains de bouquins, t’es grande, ramasse-les. Vue comme ton cerveau est éclaté au sol, tu t'sentiras chez toi par terre.
— Non. Tu ramasses. »

Elle rend dingue. J’vais péter un câble. J’vous jure que j’essaie, mais là j’sens qu’à tout moment ça peut partir. Je vois flou. C’est hors de question que je lui donne raison, elle as pas tout les putains de droit ici, sérieux, j’suis pas son chien, faut qu’elle redescende.

« Non. Nique-toi. »

Je libère mon bras. Elle ne le rattrape pas. J’ai envie de crier de soulagement jusqu’à ce qu’elle me balance un livre dessus. C’est l’bouquin qui fait déborder le vase.

Je me le prends en pleine tête, et faut croire que ça suffisait à bousiller c’qui reste dedans ; je commence à péter les plombs. Je perds pied. Je sens mon visage se réchauffer. Ma cage thoracique se comprime. On y arrive. Dans ces états de semi-conscience.

« Maintenant. Tu. Ramasses. »

Je me retourne brutalement, et saisis tous ses livres, les mains crispées de colère.

« AH OUAIS TU VEUX QUE J’LES RAMASSE TES PUTAINS DE LIVRE ???? BAH BOUFFE-LES, CONNASSE. »


Et j’réfléchis plus, je les lui jette tous dessus. Elle en esquive certains, d’autres non, et franchement je m’estime gentil.le en comparaison des images de violence qui me traversent la tête. Ouais c’est ça, regarde-moi mal, pétasse. Comme si tu pouvais te le permettre.

« Espèce d’enflure, ça fait deux fois que tu me touches. Deux fois de trop. T’as trois secondes pour déblayer de mon champ de vision ou je te casse en deux. »

Elle se rapproche de moi pour m’intimider, et je m'avance d’autant pour lui faire comprendre que ça marche pas. C’est à ce moment que j’aurais dû me barrer, pas rentrer dans son jeu ; même si ça lui donner raison, ça m’aurait évité les problèmes.

Mais ça, c’est ce que je me raconterais plus tard. Parce que la colère, c’est vraiment de la merde. Ça balance toutes les perceptions hors du radar, ça vire le bon sens à coup de pied au cul, et ça fout la tête de la logique dans les chiottes pour vous laisser seul avec la frénésie de la rage, et une série de décisions bancales.

Elle me met hors de moi.

« Bah vas-y ??? »
Je la pousse. Ça lui fait trois fois de trop du coup, c’est ça ? « Casse-moi en deux ? Alleeeez j’t’en prie, qu’est-ce que t’attends, putain, mon autorisation ??? »

ALLEZ. FRAPPE-MOI. DONNE-MOI LE DROIT DE LE FAIRE. J’attends que ça, qu’on me pète la gueule, j’suis en manque. Tu veux m’humilier ? Me détruire ? Bah montre-moi ce que tu sais faire alors, prouve-moi que t’es à la hauteur au lieu de brailler comme une putain de collégienne. T’as l’air sûr de tes appuis en plus, tu sais faire non ?? Parce que j’te jure. Si tu me lances, t’as intérêt à le faire bien. Avec art. Défigure-moi jusqu’à ce qu’on me reconnaisse plus, que plus personne ne veuille de moi, et là, peut-être que là tu t’en sortiras sans que j’te détruise.

Mon sourire enfle, gonflé à l’adrénaline que je sens me visiter et s’installer, comme une vieille connaissance. Une fausse amie. Le genre qui vous pousse par la fenêtre quand vous vous demandez ce que ça fait de voler.

« Tu penses que j’en aurais besoin ? Mais vas-y, honneur aux plus faibles, je te laisse l’opportunité de me toucher une seule et unique fois. »


Je ricane, en roue libre, presque front contre front.

« Tu vas rien faire. T’as pas les couilles.

— Oh chaton effectivement j’ai pas de couilles, mais ça m’empêche pas d’agir. »

Il me faut quelques secondes de questionnement pour commencer à comprendre qu’un truc cloche. Au début, j'ai cru à un bruit de fond. Mais c’est de plus en plus fort. De plus en plus précis. Des tas et des tas de voix qui murmurent et parlent autour de moi, mais il n’y a personne.

Je réalise avec horreur que tout se passe dans ma tête.

Et avec encore bien plus d’horreur que ça en pompe le contenu personnel.

Et pas n’importe quoi, non. Toutes mes conneries. Toutes mes hontes. Celles qui surgissent en pleine gueule à 4 h du mat’, quand les insomnies sont d’la partie. Au cas où je me souvienne par de toutes ces saloperies de choix merdiques.

La fois ou j’ai forcé le système hormonal de Philophae pour stopper sa crise d’angoisse et qu’il fasse c’que j’avais envie qu’il fasse. Celle où j’ai poussé Mordred complètement à bout. La fois ou j’ai balancé le grille-pain droit dans la tête de mon daron parce que j’en pouvais plus de la maison, de ses réflexions, de me cacher comme un rat de sa putain de meuf anti-mage. Des pauvres cons que j’ai défigurés alors que j’aurais pu me contenter de les envoyer chier. Cette gamine que j’ai manipulée pour le fun, aussi. Tous ces mages que j’ai gazés dans les dortoirs, parce qu’après tout pourquoi pas anesthésié de force une bande de réfugiés traumatisés pour les dévaliser et se saboter avec brio.

J’ai envie de me percer le crâne, d’oublier. Bordel, mais vous croyez vraiment que j’ai besoin d’aide pour m’en souvenir ??? Putain c’est bon, ça va, j’le sais que je suis une raclure CHANGEZ DE DISQUE, la culpabilité j’m’en charge déjà.
                                                                                                                                                             
Et toi pauvre conne. T’es satisfaite de ton truc hein ? Tu jubiles ? T'exultes parce que tu te crois meilleure avec ta pauvre  gueule de p’tite meuf exemplaire, de maison témoin ?! Ça te plaît hein, de planter ta putain de french parfaite dans les plaies des gens, c’est ça, je me trompe pas, j’peux pas me tromper, j’les connais trop bien les salopes dans ton genre. Tu joues les saintes, mais ton kiff c’est avoir du sang sous les ongles, avoue-le ? T’y prends plaisir en fait ? Et bah j’m’en tape. Pas avec moi. Va réaliser tes foutus de fantasme pervers et tordu plus loin, trouve-toi un autre couillon. MAIS DÉGAGE.

Je la chope par le col et la plaque au mur. Mes dents grincent comme un disque rayé. Mon cerveau aussi. J’me vois partir pleine gaze vers la fin des rails, mais tente de freiner.

« Arrête tes conneries immédiatement ou j’te fais bouffer tes dents. »


Elle pose une main sur mon poignet. Je lâche pas ses yeux.

« Oh… J’arrête dans cinq minutes, mais avant raconte moi ça à l’air marrant cette affaire de dortoir là. »

Mon visage se déforme, un mélange de rage, de dégout de soi et de terreur face au constat.

Donc elle les entend. Elle les entend bien. Elle sait. Elle sait tout ce qui s’est dit. Elle l’a enregistré net, et elle à l’intention de s’en servir contre moi et ce genre d'info pourrais des dégâts monstre. C’est sûr. Je suis en danger. Y’a pas beaucoup de personnes qui peuvent me piffer aussi, et c’est logique, j’ai tout fait pour me faire détester pendant longtemps… ça s’était un peu amélioré. J’étais en train de m’intégrer. D’essayer de… faire partie des mages ?

Mais non-putain, haha, bien sûr. Ça s’efface pas ce genre de connerie. Ça s’efface jamais. Les gens ont pas le droit de changer. Tout ce qu’on fait, on le grave en relief dans du béton frais et on le laisse se figer. On peut s'éclater à couvrir la fresque, la peindre pour en lisser les aspérités, mais il suffit de passer le doigt dessus, pour réaliser qu'elles sont toujours là.

Et pourquoi elle se priverait de balancer ce qu’elle apprend ? Le pouvoir qu’elle a dans ses mains est énorme. Elle peut me détruire. Mes constructions sont si fragiles. Si friable. Si combustible. Et elle aime tellement le feu.

Donc bien sûr qu’elle est encore là, sous mon putain de crâne, avec toutes ses putains de voix qui continue à résonner, à me rendre barjot et – et- Il faut qu’elle arrête, il faut que ça cesse. Je peux pas, je peux pas, je peux pas. Pas dans ma tête. Sort, sort, sort, sort….

« FERME. TA. PUTAIN. DE. GUEULE. »


À chaque intonation je frappe violemment son dos contre le mur, complètement hors de contrôle. J’ai déraillé et mes restes sont en train de dévaler la pente. Et j’aurais continué, encore, encore, encore à lui péter la colonne jusqu’à ce qu’elle arrête si elle m’avait pas mis une beigne droit dans le plexus.

Je la lâche sous la surprise, hoquète de douleur. La sensation raisonne un instant, vibre, et aurait pu m’ancrer si le brouhaha n’était pas en train de s’intensifier. Les murmures se changent en voix connues, parfois des cris, de plus en plus fort, de plus en plus personnelles.

Je me tourne vers elle, mais ça commence à devenir si intense que je ne la vois même pas. La honte et la culpabilisation laissent la place à des peurs bien plus grosses et plus nettes.

Parce que ouais. C’est clair. J’suis un putain d’imposteur. J’me la raconte, sous fausse une attitude bien-pensante dégueulasse, une plaie infectée, un tas de pus rampants. J’me revois dire à April et Mordred de pas dérailler alors qu’à côté de ça je reste toujours le même connard irrécupérable et violent. Ah putain, c’est beau hein de se faire croire qu’on s’améliore, qu’on progresse, de se convaincre qu’à défaut d’être un individu correcte, on peut à minima tenter de devenir meilleur.

MAIS NON, HAHA, NON putain, raconter ça à vos chiards si ça les amuse, mais on ne transforme pas le plomb en or, ni les chiures en bonnes personnes. Je mérite pas d’être entouré. Ils ont tout essayé, mais à aucun moment j’ai le droit de les avoir encore autour de moi. Mon daron l’a compris. C’est LUI qui avait raison, c’était marrant d’le pointer du doigt comme l’une des causes de mes problèmes, mais il a bien fait. Il a bien fait de se défiler. On reste pas en face d'une bombe à retardement : on se protège si on n’est pas un putain de demeuré.

Et ils vont tout comprendre. Ils vont tous finir par se barrer. Réaliser. Réaliser que j’suis juste une emmerde, une erreur sur leur parcours, une épine dans leurs pieds. Et je crèverais enfin seul, comme je le mérite, comme j’y ai si souvent pensé.

Et je les entends, me le dire tous, avec leurs voix que j’aime tellement que j'ai l'impression qu'on me déchire en deux. Les larmes montent, mais je les bloque, je veux pas les rendre réelles.

La panique grimpe elle aussi. L’angoisse. Tout. Ma cage thoracique est si serrée que respirer se fait dans un râle. Mon sang cogne si fort à mes tempes qu’il donnerait presque la rythmique aux horreurs qu'on me raconte.

J’essaie de les couvrir, de me boucher les oreilles, de frapper mon crâne du bas de ma paume comme si ça pouvait les virer par miracle. Mais elles sont là.

Je brise ma propre voix en hurlant à plusieurs reprises « LA FERME », la tête dans les mains. C'est vain.

Je relève les yeux sur elle, lentement. Et je me défends à l’instinct. Si je l’assomme, ça cessera peut-être. Je lui envoie une droite monumentale dans la gueule, enchaîne les coups.

Tous mes mouvements se construisent sur l’urgence de mettre la menace hors d’état de nuire. Quand je vois une faille, je bondis dessus si ardemment que mes frappes manquent de finesse, rendu complètement chaotique par la panique. Je ne me rends même pas compte de ce qui la touche : tant qu’elle est debout, c’est que c’était pas assez.

ARRÊTE D’ESQUIVER. CRÈVE PUTAIN, OU EXPLOSE-MOI-LE CRANE ET FOUT MOI AU SOL QU’ON EN PARLE PLUS. JE PEUX PAS. J’EN PEUX PLUS.

Elle se fige.

« Attends. »

Ma beigne était déjà engagée et la frôle de peu. Je m’arrête, la respiration sifflante. Mon expression n’a pas plus de sens que mon état. Que ce que j’entends. Mes yeux humides sont grand ouvert, trop même, chargé de terreur. Mais surtout accompagnée d’un sourire presque fou aux lèvres, complètement assommé, déglingué par tout ce qui se passe. Les voix sont toujours là et tout ce que je peux faire c’est essayer de paraître plus gros, crier plus fort qu’elle.

A T T E N D R E ??
Elle me demande d’ATTENDRE ?! D’attendre quoi, que ces foutues voix aient imprimé leur discours au fer rouge sous la surface de mon crâne ???

« Hahaha ALORS QUOI ?  QUOI PUTAIN ? Tu flippes ta race c’est ça, tu recules parce que j’me laisse pas faire comme prévu ? T’AS PEUR DE TE FAIRE CASSER TA PAUVRE PETITE GUEULE DE TIMP ???? »


Je la pousse. J’ai plus de prise sur rien. J'vais la détruire si ça continue. Il faut qu’elle arrête, qu’elle arrête, qu’elle arrête, qu’elle arrête, qu’elle arrête…

« T’as aucune putain d’idée de ce que tu fais, ni d’as qui t’a à faire. J’ATTENDS PAS, NON. TU-SORT. DE-MA-TÊTE ou j’te défonce, j’te défigure. Ou j’te pète les jambes pour qu’tu puisses plus jamais courir comme avant, ouais ça s’rai bien ça, ouais. Ça t’apprendrait un peu. T’as une préférence ??? Ou t’arrêtes tes putains de conneries ??? »


Mes émotions bourdonnent tellement que je n’entends même pas les voix s’estomper petit à petit. Je réalise pas. Parce que leur taf je le continue tout seul, comme un chien docile à qui on aurait ordonné de bouffer ses propres tripes et qui en redemanderait.

« C’est bon regarde je laisse ton esprit tranquille. C’est dommage, j’aurais pu t’aider à te libérer un peu plus, t’aider à avouer tout cela. On aurait pu aller leur dire a Mordred, a April, a Phil ou aux autres ce à quoi tu penses. »
Elle regarde le fond du couloir. « Maintenant qu’un de tes camarades vient d’arriver, jvais éviter de te terminer devant lui. Saches seulement qu’avec ce que je sais, un pas de travers et t’entendras parler de moi. »

MAIS FINIT TON PUTAIN DE TAF. T’AS PAS LES COUILLES DE M’ACHEVER C’EST ÇA ? Même ça. Même ça, j’le mérite pas ?!  Tu vas juste cracher sur mon corps, me regarder pourrir alors que j’suis encore conscient au lieu me laisser une putain de chance de finir en cendre ? Qu’est-ce que tu me parles de me faire chanter alors que t’es même pas capable d’aller au bout de c’que tu commences. T’as même pas le simple droit de prononcer leur prénom.

J’attrape son col. Ma voix siffle.

« S’tu penses pouvoir me faire chanter tu te fourres le doigt dans l’oeil jusqu’au cul. Si quoi que ce soit se sait, j’trouverai un moyen de te démolir pièce par pièce. Surtout si t’as peur qu’on détruise ta p’tite image de bien pensante propre sur elle ? Ça serait con qu’les gens sachent quel genre de pauvre tordu t’es. »

Je ricane, sur les nerfs. Je pourrais me taper la tête contre le mur que l’effet serait le même. Mais j’y vois ma chance. Ma chance de pas crever seul, d’exposer cette dégénérée sadique à l'assistance pour qu’on finisse ensemble dans la fosse.

« Perso j’m’en fous, j’ai rien à perdre, plus rien à perdre les autres savent que j’suis un connard. Alors on a qu’à demander au public son avis sur la torture psychologique ? Ça s’rait bien ! Hein ? Que les autres en sachent un peu plus sur toi. EH, BÂTARD- »

Je me retourne. Me fige. Tout tombe.

Mon agressivité. Ma main qui tenait le col d’Elarielle. Et d’une certaine façon toute une partie de mon monde. Je pensais pas pouvoir m'effondrer plus bas, mais entre se faire hurler ses angoisses à même son crâne, et les voir se réaliser, il y a un fossé. Fin, mais tellement profond. Un abîme dans laquelle on tombe si vite.

Phil. Pas lui, non. Pas lui. Il sait pas. Il comprends pas. Ça fait des semaines que je lui explique que je suis monté à l’envers, mauvais, et qu’il me croît pas. Mais pour la première fois de ma vie je voulais pas avoir raison.

Il est complètement figé au milieu du couloir, dans un masque de panique. De déception ? De peur. Surtout de peur. Tout bourdonne tellement que j’ai l’impression que mon crâne va exploser. Je câble totalement. J’ai envie de m’arracher la gorge pour plus la sentir se serrer. Je reste bouche bée, les lèvres entrouvertes, mais aucun son ne sort. Aucun souffle ne rentre. Le seul mouvement est celui des larmes qui tombent de mes cils.

La meuf à côté de moi joue les victimes faibles et blessées. Mais je percute à peine, je suis en boucle.

Il va partir. Lui aussi il va partir. Évidemment qu’il va partir. C’est même ce qu’il doit faire, pour lui. Pour plus jamais voir ça. Il fait un pas en arrière. Je crève d’envie de tellement de choses que ça me ronge de l’intérieur. Casse-toi. Reste. Gueule. Croise plus jamais ma putain de route défoncée. Oublie-tout ou hurle-moi dessus. Laisse-moi disparaître, plus rien ressentir. Je veux plus exister si c’est pour avoir aussi mal.

« Phil… C’est pas… Je… »

C’est pas quoi ? De quoi tu te justifies ? Arrête de t’autoconvaincre. T’aurais pu passer ta route, mais t’as préféré lâcher la déferlante, t’avais juste besoin d’une connasse pour prétexte, c’est toi le problème. C’est parfaitement ce qu’il croit, fais-lui faire confiance pour le reconnaître. T’es une putain de crevure, un raté, une erreur de parcours, mais certainement pas quelqu’un qui le mérite.

Mes mains se mettent à trembler avec une violence rare. Il est parti. Je reste sous le choc. Vide. Complètement vide. Mais le vide peut pas se permettre d’exister. La nature aime pas ça. Alors il se remplit, presque instantanément d’une vague de haine brute, bestial,vive envers moi-même, mais pas seulement. Mon regard se tourne vers elle. Vers cette connasse nauséabonde qui se fait passer pour une martyr. Tu veux être la victime, hein, c’est ça que tu veux ?

Ma mâchoire se serre. Fort. Si fort que j’ai l’impression que mon émail pourrait sauter à n’importe quel instant. Si fort qu’à la place elle se mue en mâchoire pleine de crocs. Je ne pense plus, je grogne. J’ai envie de lui faire du mal, beaucoup de mal, et définitivement. Rester marqué sur sa peau de la même façon qu’elle reste gravée dans mon esprit.

Mon regard est presque animal. Menaçant. Les dents claquent. Mon visage se transforme en une chimère grotesque entre l’humain et l’animal. Et à l'instant où j'aperçois une once de faiblesse la traverser, quelque chose cède en moi. Un truc que je ne voulais pas voir se briser, mais qui vient d’être réduit en miettes. Elle avait explosé chacune de mes barrières, m'avait arraché l’épiderme pour m’exposer la chair à nu et à vif face à ma propre violence, crue, omniprésente, nourris de haine et j’avais réagi. Mal.

J’essaie de lui sauter à la gueule et elle jette son épaule dans la mienne pour sécuriser ses points vitaux. J’ai pas eu le temps de me sentir partir, y’avait plus rien pour m’empêcher de faire cette immense connerie, complètement hors de mon propre contrôle, une réaction presque animale à la terreur. Vouloir faire mal parce qu’on se sent menacé, blessé, écorché, dévoré, lacéré de l’intérieur.

Lorsque mes crocs percent son épaule, le goût du sang ne me fait même pas flancher. Non, j'essaie d'la bouffer puis serre, serre, serre toujours plus fort, secoue la tête pour enfoncer mes crocs plus loin, élargir les plaies. La pression de mes mâchoires sur ses os, la sensation du derme déchiré et de sa peur est, l’espace d’un instant, salvatrice et douce. J’veux pas lâcher. J’y arrive pas. Je suis complètement figé, bloqué dans cet état jusqu’à ce que le personnel de l’école ayant entendu sa détresse me force magiquement à le faire.

Quand ma mâchoire se décroche, elle reprend peu à peu son aspect. Les tremblements sont encore plus violents. Mon regard se fait terroriser.

Et lorsque mes papilles redeviennent celles d’un humain, je reconnais le goût du sang tel que je le connaît dans ma bouche, mais réalise aussi que ce n’est pas le mien. Mais ce n’est même pas le pire. Le pire c’est la sensation de bout de chair, et le simple fait d’en connaître le goût. Je me dégage de l’emprise du surveillant et bondit en arrière, totalement en panique et vomi mon dernier repas sur le sol. J'peux plus respirer. Ça bloque.

J’arrive pas à penser. Ça bloque aussi. Tout shut down chaque fois que j’essaie d’aligner les événements. Mon cerveau refuse d’assimiler ce que je viens de faire.

Le surveillant demande des renforts et gère la plaie d’Elarielle. Je crois. J’ai l’impression qu’il y a un filtre sur tout ce que je vois. Je me suis éloigné de quelques pas, si on peut appeler ça des pas quand on a affaire à une suite de déséquilibres mécaniques et erratiques. J’ai chopé une chaise. Je l’ai éclaté au sol avec la magie rouge. Je me suis effondré sur ses débris. J’hyperventile, le cerveau enflé par le manque d’oxygène dans ma boite crânienne douloureuse, les yeux exorbités. Je me griffe brutalement les bras, le visage, le cuir chevelu, dans un tel état de crise de panique que j’ai l’impression de crever, le cœur complètement comprimé, sur le point de s’écraser sur lui-même.

La suite est terriblement floue. Je savais même plus qui j’étais, ce que je foutais là et je repoussais juste tout ce qui s'approchait, mais aucun coup n’a porté. Je crois que c’était le pouvoir du type, de pas pouvoir être blessé si c’était volontaire. Ça m’a rassuré un peu. Si seulement tout le monde était comme lui.

Il a fallu du temps pour me dégager de là. On m’a emmené à l’infirmerie faire un check up, finir de me calmer. Je me laisse faire. Mécanique. Vu ce que j’en fais, je préfère leur léguer le contrôle. Je ne pleure plus. Je suis complètement amorphe, inattentif, incapacité. Assez pour qu’on me sollicite juste pour les étapes urgentes du dossier, vérifier mon état, et qu’on me mette une date de rendez-vous dans les mains pour gérer le problème. On a fini par me laisser partir lorsque je le demande.

Je peux pas rentrer chez moi. J’y arriverais pas.

Je me presse vers les toilettes les plus proches pour me faire gerber une seconde fois avant de finir la tête dans l’évier et de faire des trucs stupides. Stupides du genre frictionner l’intérieur de la bouche avec du savon dégueulasse comme si ça pouvait enlever le goût de sang, de plaie et de vomi encore omniprésent. Je reste plusieurs minutes la tête complètement sous l’eau froide et les personnes qui passent par là on la décence de me foutre la paix. Mais ça me réveille qu’à moitié. C’est comme avoir les paupières entrouvertes le matin. On se rendort vite. Je reste peut-être quoi... Une heure à bader dans les chiottes ? Assis.e par terre. L'incident me paraît tellement absurde et lointain.

Ce qui me sort davantage de ma léthargie, c’est l’électrochoc de voir la silhouette de Phil pour la deuxième fois de la journée. Il fait sombre à cette heure-là, mais pas assez pour que je ne le reconnaisse pas. Il marche vers la serre.

Le voir me fait percuter. Les événements reprennent le poids de leur importance et chaque pas est plus lourd que le précédent. J’hésite et finis par me laisser tomber dans l’herbe pour ne pas sentir mes jambes aussi fébriles. J’attends. Mais ça fait longtemps que la logique ne me commande plus et je cède à l'idée de le rejoindre, aussi inquiet pour son état qu’animé par l’égoïste besoin de savoir si son départ était définitif. L’idée d’être à nouveau abandonné est insurmontable, mais moins que celle du doute.






Don't fucking bark if you can't fuckin bite [PV Elarielle, Phil] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Elarielle
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Elarielle
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Mar 22 Aoû - 20:57
 Don't fucking bark if you can't fucking bite - ft. Saph
TW : Language grossier, self-hate, psychophobie, sang, description de blessure, accès de colère, perte de contrôle bestiale, violence physique et psychologique.

Elarielle était en train de rentrer de la bibliothèque, les bras remplis de bouquins. Elle marchait au milieu du couloir comme elle en avait l'habitude, les gens se poussaient toujours du passage quand ils la voyaient arriver. C’était devenu presque un réflexe et non plus vraiment quelque chose de réfléchi. Elle ne s'inquièta donc pas quand elle vit quelqu'un arriver en face. Jusqu'à ce qu'iel ne montre aucun signe de vouloir se décaler. Bah bien sûr, à croire qu'elle allait bouger. Non mais iel attendait sûrement le dernier moment, en plus elle était chargée. Bien qu'elle l'avait vu venir, elle fut surprise de la collision. Iel avait osé. Elle se retourna, assez agacée. Encore un.e à qui elle allait devoir expliquer la vie.
Iel ne lui accorde pas un regard et continue sa route. Sérieusement ? Iel pense vraiment qu'elle est le genre de personne qu'on peut ignorer ?

"T'es un peu débile ou juste tu espères pouvoir partir comme ça sans t'excuser ?"

Peut-être qu'iel était un peu retardé.e c'était possible aussi. Seule réponse qui pourrait la convaincre. Non mais ce n’était qu’une question de politesse, ce n’est pas comme si ce n’était pas la première chose qu’on était censé apprendre quand on vit en société. Juste s’excuser.

Iel soupire. " Yo, t'as un problème ? Redescends, pète un coup, détend ton slip, j'sais pas, tu vas t'en remettre ma grande ? J'ai autre chose à foutre. "

Ah oui donc iel pensait naïvement qu'iel pouvait lui rentrer dedans comme ça. C’en était presque mignon. Sa réputation commençait à prendre un peu d’ampleur mais visiblement n’était pas encore assez étendue. T'inquiètes, tu vas vite comprendre que la seule chose que t'as à foutre c'est de t'excuser. Elle lae regarde de bas en haut, hautaine.

"Pour le moment oui, a toi de me dire si tu comptes le résoudre rapidement. J'en ai rien à faire que t'aies autre chose à foutre, juste tu peux t'excuser quand tu rentres dans quelqu'un."

Surtout si le quelqu'un c'est elle. Iel lui rit au nez mais elle ne réagit pas, lae regardant toujours avec autant de sérieux et de dédain. C’est pitoyable.

"Mdrrrr non mais miskine, quoi. Genre, tu m'es rentrer dedans aussi ? Boucle là et passe ton chemin grosse, tu t'ridiculise sévère là."

Iel reprit son chemin. Vraiment tu veux jouer à ça ? Partir et l'ignorer alors ça c'est bien tenté franchement elle est admirative.  Elle affiche un grand sourire sur son visage. Iel voulait jouer à ça, jouons. Elle campa donc devant lui, très sûre d'elle et très calme. Mais un calme qui annonçait une tempête.

"Je suis ridicule vraiment ? Juste polie et j'aurais voulu ne pas insister mais apparemment on ne t'as pas très bien éduqué."

Iel sourit froidement. L'agacement commençait a pointer. Si tôt.

" Bah je t'en prie alors, présente moi tes excuses si t'y tiens ?" Tres courte pause "Non ? Bah alors rentre chouiner chez toi, t'essuiera tes larmes avec ta politesse tiens vue que t'as visiblement rien d'autres à foutre."

Iel força le passage en la bousculant à nouveau. Iel ne compte pas capituler. Dommage, elle n’avait pas vraiment envie de s’énerver aujourd’hui, elle avait vraiment autre chose à faire mais bon. On ne lui manquait pas de respect sans répercussion. Elle campa sur ses appuis. Iel aura la possibilité de la bousculer une fois, pas deux. Une sommation, pas deux.

"Oh mais je peux m'excuser. Je suis terriblement désolée pour toi quand tu finiras au sol parce que tu auras usé ma patience."

Iel la fixe sidéré.e. " Putain tu commences a vraiment me faire chier. DÉ-Ga-GE.  Faut te le dire lentement pour que ton cerveau ramassé comprenne ??"

Elle lae fixait toujours avec son regard froid. "Honnêtement je t'ai déjà demandé de t'excuser une fois, ça commence à être usant de répéter. Jte pensais déjà très con.ne mais c'est encore pire, t'es juste inconscient.e"

Iel foutut un coup dans ses livres pour les balancer par terre. "C'ton probléme. J'te doit ni du temps ni des excuses. Ciao."

Elarielle regarda ses livres par terre. Elle inspira profondément. Elle gardait son sang-froid mais elle commençait à avoir des envies de violence. Tout ça pour une putain d’excuse mais iel était vraiment à la ramasse, ça en devenait sidérant. Maintenant iel lui devait deux excuses. Et elle n'allait clairement pas lae laisser partir sans qu'il n'ait ramassé les livres.
Elle lui attrapa le bras quand iel la dépassa pour partir. Iel tressauta mais elle n’y prêta pas attention. Qu’iel essaye. Elle ne le regarda pas, lui parla seulement toujours de cette voix posée et froide.

"Ramasse."

Iel serra juste le poings tire son en la fixant. Elarielle campa sur ses positions, son bras se fit tirer en arrière mais pas assez pour la faire reculer d'un pas. Elle lui rendit son regard, silencieuse. Iel ne la connaissait pas assez pour savoir que dans ses yeux se lisait un avertissement. La jeune femme supportait peu de chose, et le manque de respect encore moins.

" Tu me lâche, MAINTENANT." Iel gueule le dernier mot et rapproche son visage du sien, menaçant "J'en ai rien à foutre de tes putains de bouquin, t'es grandes, ramasse les. Vue comme ton cerveau est éclaté au sol tu t'sentira chez toi."

Son sourire carnassier s'agrandit quand iel lui gueule dessus. Oh, alors iel perd déjà patience. Mais perdre patience, c’est avouer sa défaite. Quand on s’énerve, qu’on fuit alors c’est là qu’on perd.

"Non. Tu ramasses.
Non. Nique-toi."

Elarielle avait envie de soupirer. Elle détestait les gens qui ne savent pas se contrôler dès qu'ils sont un peu contrariés. Elle n'avait encore rien fait. Elle lâcha son bras pour éviter de se faire traîner derrière ellui. Mais elle n'allait pas le laisser partir comme ça. Elle prit un livre a elle et lui balança dessus. Si iel était trop bête pour comprendre une phrase simple alors elle allait lui simplifier la tâche.

"Maintenant. Tu. Ramasses."

Iel se le prit par la tête et se retourna vivement pout lui balancer dessus. Elle l’évita. Puéril.

"AH OUAI TU VEUX QUE J'LES RAMASSE TES PUTAINS DE LIVRE ???? BAH BOUFFE LE, CONNASSE."

Iel ramassa tous les livres et les jetta tous sur elle. Elle ne s'attendait pas à ce qu'iel les lui jette tous. Même si elle parvient à en éviter un ou deux elle se prit le reste dessus. Elle le regarda d'un air très mauvais. Ce qui se passait avant, la demande d’excuse, tout ça passe encore. Par contre qu’il la blesse, ça ce n’était pas envisageable. Qu’iel ne continue pas sur ce chemin parce qu’iel allait finir par la trouver.

"Espèce d'enflure, ça fait deux fois que tu me touches. Deux fois de trop. T'as trois secondes pour déblayer de mon champ de vision ou je te casse en deux."

En même temps qu'elle lui dit ça elle se rapprocha d'ellui, pas trop près pour pas être prise de cours mais assez pour être menaçante. Iel se rapprocha d'autant. Têtu, brutal, malpoli, ça faisait déjà beaucoup d’adjectif à son propos mais très peu de positifs. L’ambiance avait changé et son humeur aussi. Une colère froide se répandait doucement en elle.

"Bah vas-y ???" Iel la poussa de nouveau. "Casse-moi en deux ? Alleeeez j't'en prie, qu'est-ce que t'attend, putain,  mon autorisation ???"

Elarielle analysa rapidement la situation.  Elle avait l’impression de se retrouver en boîte face à ce genre de personnes qui cherche tellement la bagarre qu’ils attendent seulement qu’on les provoque et qui semblent enfin heureux une fois qu’on l’a fait. Elle n’avait pas envie de se battre, pas contre ellui. Ça serait une perte de temps, elle ne pensait pas qu’iel la prendrait au mot. Elle soupira et réfléchit. Elle était rapide, elle pourrait éviter les coups, mais son combat avec Liam lui avait appris quelque chose, ne jamais sous-estimer. Elle ne connaissait pas le niveau de son adversaire mais physiquement il avait l'avantage. Il fallait opter pour autre chose. Elle connaissait sa colère, maintenant elle voulait voir à quoi ressemblait sa peur. Elle lae regarda et commença à se concentrer pour fouiller tranquillement dans l’esprit du trouble-fête tout en s'appuyant sur ses pieds de façon à pouvoir bouger vite.

"Tu penses que j'en aurais besoin ? Mais vas-y, honneur aux plus faibles, je te laisse l'opportunité de me toucher une seule et unique fois."

Iel ricana, presque front contre front. C’est ça, rigole tant que tu as encore le temps de le faire. Iel lui laissait tout le temps pour étendre son pouvoir, insidieux, rampant. Iel scellait son sort sans même le savoir.

"Tu va rien faire. T'as pas les couilles."
Elle avait une prise, les griffes de son esprit s’étaient refermées sur quelque chose de très intéressant. "Oh chaton effectivement j'ai pas de couilles mais ça m'empêche pas d'agir."

Elle activa son pouvoir, les ombres commençant à se répandre dans son dos. Elle inspira et se concentra sur les pensées qu’elle recueillait, essayant de les ignorer. Des conneries de manière générale, iel était une sorte de délinquant de bas étage. Oh. Gazer les dortoirs. Ça c’était intéressant. Elle vit son regard se décompose à mesure qu'iel commençait à entendre des voix.

Iel choppa son col avant qu’elle ne puisse le voir venir et la plaqua contre le mur. Iel est complètement hors d'ellui, grince des dents. Elle posa une main sur son poignet pour garder une prise et son équilibre tout en fermant le poing de l’autre. Il allait lui falloir une ouverture pour partir de là ou elle risquait de se faire salement blesser.

"Arrête tes conneries immédiatement ou j'te fait bouffer tes dents.
Oh... J'arrête dans cinq minutes mais avant raconte-moi ça a l'air marrant cette affaire de dortoir là."

Elle le fixa droit dans les yeux pour ne pas se laisser déconcentrer par les ombres derrière lui. Elles étaient là, elles tournaient, elles la fixait. Mais elle voulait d’abord l’effrayer, seulement après elle relâchera son pouvoir. Sa tentative semblait marcher quand son visage se décomposa de terreur.

"FERME. TA. PUTAIN. DE. GUEULE."

A chaque intonation, iel la frappa violemment contre le mur. Elarielle accusa le coup mais serra les dents. Elle sentait déjà la douleur monter le long de son dos, il frappait fort, très fort. Son pouvoir n’avait pas vraiment l’effet escompté. Il fallait qu'elle se barre d'entre ses mains. Elle balança le poing qu'elle avait serré dans son plexus et profita de la surprise pour s'éloigner rapidement, reprenant son souffle. C’était une chance si elle n’avait que des bleus. Iel était complètement malade mais elle comprit vite qu’iel réagissait à la peur par la violence. Du moins au premier stade de la peur. Elle avait déjà une info, elle pourrait lae faire chanter. Mais elle voulait plus et iels étaient déjà partis loin.
Elle se concentra davantage, fouillant ses pensées. Les serres se serraient, creusant toujours plus. Ses monstres lui hurlaient dans les oreilles, elle luttait mais l'envie d'en savoir plus était trop forte.

La honte et la culpabilité semblaient disparaitre de son visage au profit d’une peur progressivement plus grosse. Les larmes montes. La fureur aussi. La panique,  l'angoisse, tout. Chacun avait une façon différente de réagir à la peur, chez ellui apparemment c'était les larmes et la colère. Pas très original. Elle en profita pour bouger lentement un peu plus loin d’ellui, son regard évitant soigneusement ses propres fantômes qui lui hurlaient dans les oreilles.

Iel brise sa voix en hurlant "LA FERME" mais les voix ne se taises pas. Elarielle aurait savouré sa victoire si les ombres ne l'entouraient pas. Elle eût envie de rigoler ironiquement quand il hurla. Qu'il crie autant qu'iel le voulait si ça lui chantait, elle n'allait pas lâcher. Les démons étaient là pour eux deux, ils ne les lâcheraient pas non plus. Il commença à lancer des coups dans le vide et elle en évita quelques-uns mais les ombres commençaient à la rendre folle, hurlant et passant devant ses yeux, elle ne put tous les éviter.

Elle allait lui parler quand soudain elle perçut autre chose. Un autre esprit. Une autre peur. Elle se figea et son regard glissa derrière Saph. Il y avait une silhouette, un témoin. Ce n’était pas bon du tout.

"Attends."

Ses mots semblèrent mettre du temps à arriver au cerveau et iel avait déjà engagé une droite qui frôla son visage. Elle n’était vraiment pas passée loin. Iel la regardait avec un genre de sourire fou. Iel se demanda s’iel n’était pas encore plus fou qu’elle, plus atteint, et surtout sa perte de contrôle était spectaculaire. Elle en était presque impressionnée.

"Hahaha alors quoi ? Tu flippe ta race c'est ça, tu recule parce que j'me laisse pas faire comme prévu ? T'as peur de te faire ta pauvre casser pauvre petite gueule de timp ???? "

Iel la poussa. Quel.le imbécile, iel ne comprenait vraiment rien. Elle n’avait pas peur d’ellui, elle avait peur des conséquences pour eux deux s’iels se faisaient prendre. Elle ne fit pas attention à l’insulte qu’iel proféra à la fin de sa phrase, si c’est ce qu’iel avait choisi de penser d’elle grand bien lui fasse. Elle n’avait pas besoin de gens comme ellui pour connaitre sa valeur.

" T'as aucune putain d'idée de ce que tu fais ni d'à qui t'as à faire. J'ATTENDS PAS, NON. TU-SORT. DE-MA-TÊTE ou j'te défonce, j'te défigure. Ou j'te pète les jambes pour qu'tu puisse plus jamais courir comme avant, ouai ça s'rai bien ça, ouai. Ça t'apprendrais un peu. T'as une préférences ??? Ou t'arrêtes tes putains de conneries ???"

Elarielle fait osciller son regard entre l'inconnu qui n'avance plus, comme figé dans l'ombre, et l'autre Inconnu.e qui est maintenant remonté à bloc. Elle hésite, très tentée de lae terminer. Mais elle a les informations qu'il lui fallait pour le faire plus tard. Là pour le moment il y a avait du public or le spectacle n'était pas ouvert aux intrus. Elle avait déjà effleuré le fameux inconnu du fond avec son pouvoir et elle savait que si elle continuait il y aurait des conséquences, propres à elle comme pour l'école. Elle ne pouvait pas étendre son pouvoir à plusieurs personnes alors qu’elle avait déjà du mal avec ses fantômes. Et puis le témoin avait simplement vu l’autre la menacer pour le moment. Elle l’avait effleuré avec son pouvoir mais n’avait pas agit sur lui.

Tant pour son adversaire, elle avait déjà eu la délicatesse de lae prévenir. Elle lui a dit d’attendre. Elle a été généreuse. Maintenant s’iel veut s’enfoncer, iel le fera tout.e seul. Elle se fit violence et sortit de la tête de la grosse brute, faisant disparaître ses fantômes. Sans son pouvoir, le retour à la réalité lui permit de se rendre compte qu'elle saignait du nez et qu'elle avait mal à un oeil. Iel l'avait quand-même touché. Elle lae regarda, toujours hautaine, prête cette fois-ci a réellement esquiver les coups.

"C'est bon regarde je laisse ton esprit tranquille. C'est dommage, j'aurais pu t'aider à te libérer un peu plus, t'aider à avouer tout cela. On aurait pu aller leur à dire à Mordred, a April, a Phil ou aux autres ce à quoi tu penses."

Elle regarda de nouveau au fond du couloir, vérifier que l'autre n'a pas bougé. Il pourrait être un allié et elle ne pourrait pas en gérer deux. Ses mots étaient précisément calculés pour qu’elle ne paraisse pas menaçante, tout en sachant que ça taperait juste.

"Maintenant qu'un de tes camarades vient d'arriver, jvais éviter de te terminer devant lui. Saches seulement qu'avec ce que je sais, un pas de travers et t'entendras parler de moi."

Iel haletait. Iel attrape juste son col. Elle se laissa faire, toujours dans l’objectif de ne plus paraitre offensive. Mais iel n’allait jamais s’arrêter ? Sérieusement, il fallait quand-même apprendre à se contrôler.

"S'tu penses pouvoir me faire chanter tu te fourre le doigt dans l'œil jusqu'au au cul. Si quoi que ce soit se sait j'trouverai un moyen de te démolir pièce par pièce. Surtout si t'as peur qu'on détruise ta ptite  image de bien-pensante propre sur elle ? Ça serais con qu'les gens sache quel genre de pauvre tâche tu es." Iel ricane. " Perso j'm'en fout, j'ai rien à perdre, les autres savent que j'suis un connard. Alors on as qu'à demander au public son avis sur la torture psychologique ? Ça s'rais bien ! Hein ? Que les autres en sache un peu plus sur toi.  EH, BATARD -"

Iel se retourna pour interpeler l'inconnu et se figea. Elarielle ne répondit pas, elle n'en avait pas besoin. Ça serait sa parole contre la sienne et elle avait des alliés. Ellui aussi, sûrement, mais elle avait confiance en sa position. Elle attrapa seulement ses poignets en tentant de se libérer de son entrave, quand iel se retourna en insultant l'autre. Ses mains retombèrent soudainement quand iel l'aperçut. Elle les regarda d'un air intrigué, reculant légèrement. La scène était au-delà de ses espérances, iels semblaient se connaître. Et ça mettait cet.te imbécile mal, très mal, peut-être même pire que ce qu'elle avait fait. Il ne lui restait donc plus qu'à profiter. Elle prit un air un peu apeuré, suppliant, exposant sans mal ses blessures. Si elle pouvait en même temps remettre l'essentiel de la faute sur l'autre devant le témoin ça l'arrangerait.

"Phil... C'est pas... Je..."

L'inconnu silencieux était donc le fameux Phil. Elarielle se demandait comment le hasard avait si bien pu faire les choses, l'enchaînement était d'une incroyable perfection. Jusqu'à ce que lae bourrin se tourne vers elle. Ses mains se mirent à trembler violemment. Sa mâchoire se serra si fort qu'elle se transforma en gueule pleine de croc. Son regard était presque animal. Menaçant. Elle sentait sa haine s'étendre jusqu'à elle, mais ce n'est pas ça qui fit vaciller son assurance. C'étaient les crocs qui venaient d'apparaître. Elle comprit enfin ce qui la chiffonnait depuis tout à l'heure : elle avait oublié qu'elle n'était pas la seule à avoir des pouvoirs. Elle jura intérieurement. Là, elle était dans la merde, elle ne voulait pas continuer à utiliser son pouvoir, elle sentait son esprit assez fragile après les assauts des ombres. Son regard ne disait rien qui vaille et avant qu'elle n'ait eu le temps de fuir ou même d'esquiver, iel se jeta sur elle. Elle eut comme seul réflexe de protéger ses organes vitaux, se courbant sur elle-même pendant qu'iel attrapait son épaule dans sa gueule.

Elle n'eut pas mal immédiatement. Il y eut comme un moment de flottement, elle avait conscience qu'iel avait planté ses crocs mais rien d'autre. Puis la douleur explosa. Elle sentait chaque parcelle de son épaule, chaque point transpercé et elle eut mal. Très mal. Elle serra la dents et siffla de douleur. Elle n'arrivait pas à parler mais tenter de lae repousser. C'était vain. Elle avait trop mal pour avoir la moindre force et iel ne semblait pas vouloir la lâcher. Une lueur de peur passa dans ses yeux. Elle s'était déjà battue, elle avait déjà eu mal mais jamais à ce point. Elle sentait les crocs s’enfoncer encore plus dans sa chair, faire craquer des choses puis tirer, les crocs toujours aussi serrés et elle ne put retenir un hurlement de douleur provenant du plus profond de ses entrailles. Elle ne pouvait pas bouger sans prendre le risque qu'iel lui déchire l'épaule, elle se contenta donc de subir, affolée, et de résister comme elle pouvait à la douleur.

Elle aperçut à peine le surveillant qui arrivait en courant et qui finit par lae faire lâcher. Elle s'effondra immédiatement à genoux, une main sur le sol, ses cheveux glissant devant son visage. Elle respirait difficilement tellement la douleur était intense. Son bras gauche pendait dans le vide, amorphe, elle avait l’impression qu’iel lui avait arraché toute l’épaule. Rien que sa respiration lui arrachait des gémissements de douleur. Elle n'entendait plus rien autour d'elle, seulement le bruit des gouttes de son sang qui touchaient le sol après avoir glissé le long de son bras.

Le surveillant lui parlait mais elle ne l'entendait pas. Tout ce qu’elle voulait c’était chasser cette douleur. Mais elle était coincée là, coincée dans ce corps, dans cette souffrance. Elle leva péniblement les yeux pour entrevoir l'autre au milieu du brouillard de la douleur. Iel avait l’air totalement terrorisé.e.

C'est à ce moment qu'une petite voix se fait entendre dans sa tête. "tu ne serais pas allé trop loin ?". Non. Non non elle a déjà fait bien pire, elle avait déjà poussé des gens bien plus loin qu'ellui. C’était de sa faute, c’est ellui qui n’avait pas contrôlé ses pulsions et qui venait de lui arracher la moitié de l’épaule.

"Mais peut-être que cette souffrance que tu ressens est le début de ta rédemption." Elle n'en voulait pas. Elle assumait ses actes jusqu'au bout. Elle ne s'en excuserait pas. Elle n’avait pas à souffrir pour ce qu’elle avait fait, tout avait été justifié, elle ne regrettait pas son passé. Elle avait déjà souffert avant de causer toutes ces morts. D’autres avaient soufferts. Elle…

"Tu en est sûre ?"
Elle hurla de nouveau, cette fois-ci la rage mêlée à la douleur pour faire taire cette voix. C'est la première fois qu'elle doutait du bien-fondé de ce qu'elle venait de faire.


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Alyn
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Alyn
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Mar 22 Aoû - 22:19
DON'T FUCKING BARK IF YOU CAN'T FUCKING BITE – ft. Saphirre
Je rentre tranquillement à l’appartement, satisfait de mon après-midi à travailler dehors. Pour une fois que je m’y mettais, le résultat était plutôt convainquant. Je pense à ce qu’il me reste à faire et décide que ça pourrait attendre, j’ai envie de passer une soirée devant la télé tranquille. Il n’y pas grand monde dans les couloirs à cette heure, c’est assez agréable. Je tourne à l’angle d’un couloir avant de me figer devant la scène qui s’offre à mes yeux.

Ce que je vois en premier, c’est une jeune femme plaquée contre un mur par une silhouette bien plus grande et plus large qu’elle. Je commence à faire un pas en avant et me précipiter pour l’aider quand je me rend compte que cette autre silhouette je la connais bien. Très bien même, dans ses moindres recoin. C’est Saph. Je me fige une deuxième fois. Qu’est-ce…

La question n’a pas le temps de terminer d’être formulée dans ma tête qu’il la frappe plusieurs fois assez violemment contre le mur. Saph. Qui tape une jeune femme contre un mur. Saph qui tape. Ces trois mots tournent en boucle dans ma tête mais je refuse d’accepter ce qui se passe devant. Non. Je ne veux pas savoir, je ne veux pas, ce n’est pas possible, ce n’est pas ellui, je me trompe. Mais les trois mots continuent à tourner en boucle. Evidemment que c’est ellui.

Je ne comprends pas tout ce qui se passe entre temps, je suis trop sonné pour faire le moindre geste et encore plus pour prendre du recul sur la situation. Le hurlement qu’iel pousse me fait sursauter et revenir fugacement à la réalité. Je retrouve mes esprits au moment où le regard de la jeune femme croise le mien. Elle est blessée, elle saigne. Mais ce n’est pas ça qui me gêne, j’ai l’impression qu’elle peut lire en moi comme dans un livre ouvert. Un sentiment de malaise m’envahi mais disparait très rapidement quand elle me quitte des yeux.

Je suis son regard pour reposer mes yeux sur Saph. Iel est de dos, iel ne m’a pas encore vu. Et je suis toujours là comme un con sans bouger, les mots bloqués dans ma gorge et mes pieds enracinés dans le sol. Sa première phrase me fait l’effet d’une gifle. La violence de ce qu’il dit accompagné de la violence de son précédent geste, ça faisait beaucoup.

La phrase suivante fut encore pire. Aux mots de Saph se superposaient deux voix que je connaissais. Elles n’existaient que dans ma tête mais je les entendais comme si mes deux frères étaient penchés sur mon épaule. Mes mains se mettent à trembler de manière incontrôlable et je sens la peur se répandre dans tout mon corps. J’ai du mal à respirer et j’ai mal dans la poitrine, ayant l’impression qu’on est en train de me serrer à m’en briser les côtes. Je tente de me raisonner. Saph n’est pas eux, ils ne sont pas Saph, iel a une raison de faire ça, iel…

A ce moment là la jeune femme prononce mon nom. Je ne comprends pas pourquoi, je ne sais pas non plus pourquoi elle lae menace. Est-ce vraiment une menace ou simplement de la défense. Toutes mes suppositions, tout mon raisonnement tombe quand Saph l’attrape de nouveau par le col. J’ai envie de pleurer mais les larmes ne sortent pas, juste l’angoisse, profonde, saisissante. Iel se tourne ver moi d’un coup, nos regards se croisent. Iel est bouche-bé et des larmes se mettent à couler. Mais je ne peux pas, je n’y arrive pas, la peur est trop forte. Iel est violent, iel est sauvage, iel est comme eux. Il n’y a que de la peur qui transparait dans mon regard et j’arrive à faire un pas en arrière.

« Phil… C’est pas… Je… »

Je ne veux pas savoir. Je ne veux plus savoir. Ta voix c’est leur voix, ton regard c’est le leur. Mon corps eu un sursaut, peut-être un instinct de survie et je pars en courant de l’autre sens.
Je fais le chemin du retour d’un geste mécanique, le regard vide, l’angoisse en moi vivace. Je rentre dans l’appart qui est vide. Je tourne en rond comme une âme en peine dans le salon. Je n’arrive pas à me calmer, les flash sont violents, le visage de Saph se mêle aux leurs. Non. Iel n’est pas eux. Je… Je n’arrive pas à réfléchir. Je tends la main et prends mon archet et mon violoncelle, seuls compagnons à mes tourments. C’est peut-être la raison pour laquelle je ne vais pas au club de musique, je ne l’utilise qu’en cas de crise. Ce n’est pas un instrument, c’est un pansement. Je ne réfléchis par et laisse mes pas me guider jusqu’à la serre.
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