Tu fais partie de cette catégorie de personnes qui ont grandi dans une famille nombreuse mais très soudée. Tu es la troisième de la fratrie sur six enfants, presque au milieu. Tes deux parents sont des mages, ils vous l'ont dit dès que vous aviez été en âge de comprendre. Les enjeux, vous les aviez très vite compris aussi. Malgré tout l'insouciance régnait et tous les jours vous descendiez les trois escaliers permettaient de se déplacer dans votre grande maison de campagne en riant. On aurait presque dit une publicité pour des vacances parfaites en famille, tout allait bien et tout semblait incroyablement beau. Tes parents avaient les moyens, toi ainsi que tes frères et tes sœurs ne manquaient jamais de rien, sans pour autant en être devenus trop matérialistes. Ils se contentaient de ce dont ils avaient besoin et aspiraient à une vie simple.


« Ilenor, tu viens ?! »

Tu sors de tes pensées, revenant face au tableau que tu étais en train d’admirer. Tu cours rejoindre ta grande-sœur qui t’appelle, ne souhaitant pas la perdre dans le dédale du musée.

« Tous ces tableaux sont incroyables, tu avais raison. C’est dommage que tu ne puisses pas y mettre les tiens, je suis sûre qu’il y aurait totalement sa place. »

Tu lui réponds avec un sourire presque désolé. Tu aurais adoré pouvoir vivre de tes peintures mais ce destin n’est pas celui que son père avait choisi pour toi. Tu aimais ses parents et lorsque ton père t’avais dit qu’avec ton talent et on tempérament tu pourrais devenir une excellente avocate, tu n’avais même pas chercher à le contredire. Tu t’étais contentée de hocher la tête, cachant derrière son dos le dessin que tu voulais lui offrir. Ton père était aimant mais très strict, personne n’osait le contredire, peu importe le sujet. Tu te consoles en te disant que tu auras du temps pour peindre à côté, après tout rien ne t’interdisait d’avoir un passe-temps.

Tu continues à déambuler dans les pièces du musée jusqu’à arriver devant un tableau que tu trouves magnifique. Tu tire sur la manche de ta sœur qui s’apprête déjà à repartir.

« Je vais rester un peu plus longtemps ici, je veux essayer de faire un croquis de celui-là.
- Ok je reste pas loin alors, prends ton temps ! »

Eliane était celle qui était la plus compréhensive avec toi. Tu lui fais un grand sourire avant de t’asseoir devant le tableau et de commencer à donner quelques coups de crayons dans ton carnet. Après quelques temps, tu lèves la tête et aperçoit un homme avec un accoutrement assez curieux. Il n’est pas de ce temps, comme s’il venait du passé. Oh, et cette dame à côté de lui aussi, elle porte d’ailleurs une robe magnifique. Leurs deux silhouettes devant le tableau donne un effet incroyable. Tu te permets de les croquer rapidement alors que ta sœur revient.

« Alors ? Oh c’est magnifique. Les deux personnes que tu as ajouté sont superbes aussi, d’où t’es venu cette idée ?
- Et ben juste là, regardes-les ils discutent du tableau. »

Ta sœur tourne la tête avant de plisser les yeux et de te regarder d’un air inquiet.

« Il n’y a personne devant le tableau Ilenor. Tu es sûre que ça va ? »

Tu tournes la tête. Bien sûr qu’ils sont là, tu les vois. Tu t’approches un peu d’eux avant de te rendre qu’ils semblent disparaitre, laissant place à du vide. Tu te tourne vers Eliane, le visage blanc.

« Je crois que ça ne va pas, il faut que je parle à papa et maman. »


En rentrant tu es allée voir directement tes parents qui t’ont rassuré. Ce n’était certes pas ordinaire, ni sans danger, mais sans risque de mort imminente. Durant les mois qui suivirent ils t’on aidé à développer ton pouvoir, à connaitre ses limites et identifier les contrecoups. Cependant ta curiosité sans fin pour les arts t’as poussé à utiliser ton pouvoir plus régulièrement dans les musées et dans les galeries d’arts, ce qui a commencé à se répercuter trop fortement sur ton présent. C’est la raison pour laquelle tes parents ont décidé de t’envoyer à Leoska, pour éviter que tu ne te mette en danger et pour te faire passer cette passion pour l’art, te remettant par la même occasion sur le chemin qu’ils t’ont tracé vers le métier qu’ils avaient choisi.

Description pouvoir : Chaque endroit possède son histoire, d’aujourd’hui à sa naissance. Ilenor possède la capacité de se balader dans cette temporalité, seulement celle de l’endroit dans lequel elle se trouve et seulement en tant que spectatrice invisible. Elle n’est pas palpable, elle voit seulement des images qui se déroulent comme un film devant ses yeux.

Description contrecoup : plus elle cherche à être précise dans la temporalité qu’elle souhaite voir, ou plus elle y passe du temps et plus son présent se tâche de personnes, d’objets ou d’autres choses qui sont simplement des réminiscences du passé qu’elle n’a pas convoqué. La barrière devient parfois très floue et elle a du mal à distinguer ce qui se passe dans son présent et ce qui appartient au passé.