J’aime paaaas quand j’ai un rendez-vous dans la journée, j’suis pas capable de faire quoi que ce soit de pertinent tant que c’est pas passé. Alors j’suis là, j’occupe le décor de l’école comme une jolie statue sculpté par un artiste certainement de très bon goût au lieu de faire ma vie.

Le paradoxe, c’est que je supporte encore moins ne rien faire. L’attente m’entraine dans la spirale d’immobilisme, elle-même absorber par mon TDA et BAM, collision de trou noir, big bang, l’univers ce reset.

Sens du spectacle mis à part, dans les faits, le seul trou noir qui se forme est dans ma tête : l’ennui. Un vieil ami qui emmène toujours mon esprit dans ses retranchements les plus brillants. Pour arrêter de servir à rien, j’ai décidé de me transformer en guépard histoire d’avoir l’excuse d’être un chat pour poser mon cul quelque part et faire le beau, ça m’évitera d’avoir de mauvaises idées créatives.

Me morpher me prend un bon moment et me fait un mal de chien (nouveau paradoxe), mais mon rendez-vous est assez tard donc j’ai le time de faire les choses bien. Le pire c’est toujours la modification de l’ossature. Je serre les dents — ou plutôt les crocs — le temps que ça passe, et m’ébroue une fois le travail terminé, comme si ça allait chasser la douleur. Je reste tranquille pour m’adapter à ma nouvelle vue, et je traîne mes fringues dans ma gueule pour les planquer dans mon coin habituel au bord du gymnase, pour avoir un endroit ou me changer après.

J’ai le temps de courir un peu et, vraiment, quel kiff la vitesse ? J’me tape pas des giga sprints pour pas m’épuiser, mais ça m'empêche pas d'être rapide. C’est… électrisant. La sensation de presque flotter au-dessus du sol, d’avoir une maîtrise fine de ses mouvements, des muscles aussi puissants et une forme parfaitement optimisée pour percer le vent… Chuis une putain de pub de voiture ?? Ça me fait penser qu'il faudrait que je passe mon permis moto un jour, juste pour voir si la vitesse avec un véhicule c’est autant un kiff ou si chuis vraiment driver par le fait de galoper comme un ouf.

Les extérieurs sont tellement grands que j’ai le mérite de pouvoir être tranquille pour faire mes lignes de courses, en tout cas personne me dérange jusqu’à ce que je me lasse. Dos arqué, je m’étire puis cherche un coin où atterrir pour une première phase de récupération. Hey, y’a un p’tit bg des steppes qui lit un livre, posé dans l’herbe. Hmm. Tout compte fait maintenant que j’y pense, j’ai pas envie de me poser, j’ai envie de faire chier le monde tant que j'ai une bonne excuse.

Je trottine d’un pas tranquille, et pour éviter de lui faire trop peur, je miaule quand j’arrive près de lui. Au début j’étais giga deg’ de pas savoir rugir comme les panthéridés, mais avoir l’air juste d’un gros chat qui court vite, ça a ses avantages. Les gens ont un peu moins tendance à prendre directement leurs jambes à leur cou et sont plus disposés à se détendre quand on se montre calme. C’est plus pratique pour en tirer quelque chose.

Je frotte ma tête contre son épaule en ronronnant pour lui confirmer que je ne suis pas hostile. Ouais, chelou, hein ? Quand on se transforme en animal on prend plein d’habitude bizarre, j’vous rassure j’fais pas ça quand j’suis humain. J’crois ? Ça m’rend un peu pin-pon des fois, le changement de forme. J’feule de plus en plus souvent et j’me suis déjà surpris à rouler sur le canapé de l’appart et à chasser des lumières.

Je m’assois en face de lui. Le regarde. Fous ma grosse patoune sur son livre pour être sûr qu’il dédie l’entièreté de son attention à ma divine personne. Puis je miaule plus fort pour le confuser un peu, tandis que j’analyse les alentours. Bon y’a pas une p’tite dingz à faire dans le coin ?

Haaaaa. Si. Y’a une p’tite dingz à faire. Je suis bien échauffée, et lui, il a laissé son sac par terre. That would be a shame if something happened to it. Pas de le voler, hein. Je fais pas plus (en tout cas j’essaie) ce genre de chose, hahaha. J’veux pas encore finir en classe d’aides svp, no offense Jean Délèze, j’t’aime bien, mais loin de moi.

Non, juste le planquer quoi, le voir galérer un peu, ça serait rigolo. Le dude commence à papoter solo je relève les yeux du sac. Bah tiens. Et toi t’as l’air sacrément ahuri pour un gars qui fait face à un animal qu’il suspecte de vouloir lui sauter à la gorge ? Genre j’mets ma patte ou j'ai envie frérot ? T’es pas chez toi, c’est là loi du plus fort dans la nature. Ouais je m’y crois de ouf, ouais.

Il me fixe. Je le fixe. J’hésite à faire un truc vraiment de gros déglingo mais quand je suis influencée par ma forme animale, ça devient trop weird. Ma part humaine reste suffisamment présente sur l’instant pour que je m’empêche de lui foutre un coup de langue râpeuse sur le front, ou une connerie du genre. Trop fier de moi, j’l’aurais salement regretté.

OH, tu fais quoi avec ta main pleine de doigts, wesh ? Le mec c’est cru dans Dragon, ça va pas bien eh ? Mon regard passe de sa main à ses yeux à plusieurs reprises. J’me suis pas montré hostile pour l’instant, mais j’srais sauvage j'l'aurais p't'être bouffé, t’sais ?

Ouais t’as l’air un peu con à parler solo, mais continue, tu m’fais rire. En plus t’affirmes que tu me respectes donc j’te jure je vais pas te couper hein.

Silence.

Bon. C’est bien parce que j’ai envie d'éteindre ta méfiance en m’attirant tes bonnes grâces hein, j’appréciiiie pas du tout les caresses sur le côté de la tête… Là, juste derrière l’oreille, omgomgomg. STOP. CONCENTRATION. LE SAC. PRENDS LE SAC ET BARRE TOI, CON DE LACEY.

Je m’ébroue pour me ressaisir après ce court instant de faiblesse. Je prétexte une attitude d’animal un peu trop sociable et enthousiaste avec le contact humain pour lui grimper à moitié dessus en m’orientant en direction de son sac. Il à l’air d’essayer de sauver son livre… Nickel, au moins je suis sûr qu’il réagira trop tard !

Je saute vers sa bauge de façon très soudaine, en chope la fermeture dans ma gueule, et commence à me préparer au spriiiint de ma life. Très bien engagé, antérieur, postérieur, tout est très bien coordonné pour prendre en vitesse et….

« Nooooooon ! »

Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !
Des racines, feuillus et connerie du genre qui n’était ABSOLUMENT pas là la seconde précédente m’entrave de je me mange une gamelle monumentale. La seule chose qui m’empêche de faire des tonneaux, c’est que je n’ai pas le luxe de m’envoler bien loin avec tous les buissonnants qui ont poussé tout autour de moi et notamment, sur moi. J’essaie de me dégager, en vain.
Je lâche un râle de douleur.

« Rraaahgrr uhain e Raaah sraa hére. »

« Raaaah putain de sa mère » pour ceux qui ne parlerais pas le mage rouge en pleine détransformation, la mâchoire encore pleine de crocs. La chute a été suffisamment brutale pour m’embrouiller, je sais pas si j’ai lâché la transformation en paniquant ou si c’est le choc physique qui a provoqué ça.

Toujours est-il que je douille ma grosse race à cause de l’impact, des épines des ronces qui se plante dans ma peau, et de la douleur provoquée par mon contrecoup.

Après quelques secondes supplémentaires à me débattre, et à inaugurer de nouvelles séries de jurons et de grognement endolorie, je souffle. Je pourrais pas me libérer tout seul, mais au moins je suis pas… intégralement immobilisé, juste maintenu à terre. Je me remémore les entraînements avec Philo, certains précisément orienter sur cette peur. Je ferme les yeux. Inspire. Expire. Rationalise. Prends le temps ?

C’est la vida-loca. On est pas bien, là, en connexion avec la nature, complètement à poil entre des ronces et des branches ?

Cool, cool, cool. Ça me pose pas du tout de problème. Je vais juste attendre le vieux mec des buissons ici, tranquille.

J’ouvre les yeux en remarquant enfin le mage des buissons à côté de moi, qui me fixe. Salut beaaau gosse ? C’est quoi le souci ? Moi ? Hahaha, merci de demander, je vais bien, je bronze dans les ronces, tranquille, c’est mon p’tit truc perso de me poser sur un tas d'épines, mon p’tit univers détente quoi. Pas me… Pas me débattre ? Hmmhmmm, super malin. Du coup… Libère-moi ???? Non ? Tu veux mon nom ? Beh c’est pas mon problème, abuse pas, t’as déjà le tien.

Je lève les yeux au ciel quand je l’entends parler de voler ses affaires. C’pour ça qu’il me laisse là c’t’enfant de ficus, là ? Les gens sont si tatillons et susceptibles, sérieux c'est queud.


Ce putain de génie finit par remarquer que je suis nu comme un vers et rougit légèrement. Double haussement de sourcil. Eh ouais, trop de la balle, hein ? Profite hein, on me force à porter des vêtements le reste du temps donc tu verras pas ça tous les jours.

Il est tellement plus gêné que moi, j’peux pas m’empêcher de jouer avec. Ça me change les idées.

« Comment ça, ça t’arrive qu’à toi ces conneries !? Fait pas le blazé, wesh, t’as pas toujours des modèles photos nues à dispo et open. En plus avec la transformation, les ronces et tout y’avais de quoi faire une œuvre d’inspiration mythologique sympa. Aprés c’tu tiens à me censurer, ok, mais dans ce cas, va au bout de la démarche gros, fait toi un délire renaissance italienne et sort les feuilles de vigne, pas un vieux bout de laurier moche, genre… ma teuch vaut mieux que ça, merci. »

Instant de silence. J’imagine que ça faisait pas partie des options de dialogues pour débloquer la suite, c'est ça ? Il attend quoi ? Des excuses peut-être ? AhahahahahahahhahahAHHAHAHAAHAHA. P-T-D-R. Le mec est trop marrant, on l’arrête plus. Un peu de sérieux. J’vais lui expliquer la situation ça suffira à calmos le jeu.

« J’allais pas te le carotte ton sac, t’sais ? J’veux pas de problème, j’allais juste le planquer. J’me faisais chier. Ça nous aurait occupé tous les deux. »

C’est un peu ma façon de penser aux autres, proposer du divertissement quoi. Tes affaires je m’en fout.
… Après si jamais t’as choisi d’avoir du liquide sur toi c’ton problème hein, les billets c’est trop léger ça s’envole vite. Si ça atterrit dans ma poche c’est probablement à cause du vent, ça arrive tout le temps avec l’exposition Ouest comme ça, un vrai calvaire.

Je soupire. Pianote des doigts pour bouger d’une façon ou d’une autre. Cherche des issus ou me faufiler. Chuis pas à l’aise. Ça se voit parce que je déconne deux fois plus pour compenser. Plus les secondes s'écoulent, plus je risque de tenir des propos incohérents.

« Bon. Tu me libères et tu me files ton froc ? Ou c’est vraiment ton kiff de passer pour un mec qui ligote des gens à oilp au milieu de la cour ? »

P’t’être que si je mets en avant la gêne qu’il va se manger si quelqu’un arrive, il va me relâcher puis basta. Moi j’m’en fous, j’suis pas pudique et c’est pas sur moi qu’on va se poser des questions comme chuis bloquées.

Je cligne des yeux au ralenti. J’hallucine ou il vient de me disquette là ? Il vient carrément de me disquette. Un léger rire m’échappe face à l’audacité du mouv’.

W-O-A-W.

Un mec me traite de belle plante après m’avoir ligoté dans des pétunias énervés. J’ai — la — Garonne — en — crue. C’est clair. Nan mais là j’résiste pas quoi, impossible.

Je râle en roulant des yeux pour la forme quand il me propose un pagne. S’il m’en fait un, même pas j’le touche avec un bâton, c’mort. Et ma street cred’ dans tout ça ? April c’est pas arraché les veuch à m’apprendre à me saper pour que j'enfile des pagnes de feuilles, pas respect pour elle, je préfère rien porter du tout à ce compte-là. Même s’il avait l’air plutôt second degré. On est d’accord qu’il joue, hein ? J’me fais pas d’idée ? … Hey au moins il sera p’t’être plus disposé à oublier que j’ai tenté de lui tipiac son sac  !

Tout à coup je sens les ronces flétrir autour de moi. Les tiges se dessécher fil maronnasse tout dégueu et JE SUIS LIBRE. LIIIBRE. OH, GOSH, YES, ENFIN. J’AI FAILLI ATTENDRE !

Je ne cache pas mon râle de contentement et me mets à très rapidement virer toutes les plantes qu’il fait faner. Quel PLAISIR de pouvoir bouger correctement jurer j’vais chialer.

Je me redresse en tailleurs aussi, m’étire et profite de cette nouvelle vie de joie et de liberté de mouvement. … Bon j’ai des grosses griffures de partout vu que j’ai joué au con, mais au moins, c’est passé. Je souris à sa dernière phrase. Eh beh. Il a décidé de les enchaîner ?

« Waw. On s'est même pas vraiment mis sur la gueule que jt'aie déjà tapée dans l’œil ? » je ris en écartant les restes de son œuvre végétale « Considère ton art éphémère, tu l’digèreras mieux. Surtout si ta pièce maîtresse peut pas tenir en place plus de 8 secondes sans vriller, et cette fois-ci je parle pas des vignes. »

C’est bien les vignes qui vrillent ? Boarf. Au pire j’passe pour un con. Chuis plus à ça prés vus les circonstances de rencontre.

« Bon. »

Je me lève et me rapproche, ignorant complètement le buisson qu’il m’a laissé a dispo pour me cacher. Mais au moins il comprendra que j’suis pas du genre à négocier, même pour la blague.

« Mec, soit pas radin, être en slip c’est comme être en maillot de bain. File ton futal. En échange ça t’évitera d’avoir à me faire un pagne à la con. »

Ça fera pas de mal un peu d’équité, on sera moitié désapé chacum. M’en fout à la rigueur d’avoir les tchoutch à l’air, c’est comme des pec fluff, j’vois pas pourquoi ça devrait être plus souvent censuré. Mais j’aimerais bien conserver les mystères de ma fouf, voilà tout. Bref. J’suis ravi d’avoir eu à vous justifier ça.

Je tends la main dans sa direction et agite les doigts pour faire comprendre que j’attends mon dû. Mais je le fais avec un joli sourire empreint du même genre de malice que le sien.

« Je te juuuure que personne t’en voudra de te dépoiler. Vrai-ment, fais-moi confiance. »

Quoi, j’peux pas lui enlever le fait qu’il soit grave canon ? Il est bien bâti, il a une belle tronche, juste des pick up lines à chier c’est tout. Mais c’pas un problème, moi aussi. Donc s’il me cherche, j’peux être au moins aussi lourd que lui.

Ses jolis yeux se verrouillent à hauteur de regard, direct, point barre. Purée, il est fort, j’l’aurais pas réussi du premier coup. Perso j’l’aide pas, j’reste en place. J’attends. Mains tendues. Peut-être qu’on retrouvera mon squelette sans vêtement dans la même position. Après si ça me gênais vraiment je pourrais me transformer, mais, flemme, on discute là.

Il lève les yeux au ciel, mais il finit par faire sauter la boutonnière. Waw. C’est la première fois que je vole un pantalon directement porté par quelqu’un, en plein jour, dehors. En même temps c'est un peu technique, mais j’suis émue. J’le suis moins quand il remet en question mes méthodes de séduction soigneusement pas élaborées.

J’suis le romantisme incarné, mon gars. Je dater mon mec avant même qu’il le sache et j’lui ai déclaré ma flamme en le laissant coinçant dans un arbre avant de partir. Tu vas faire quoi ? Me donner des leçons ? Rentre chez toi me faire pousser des roses, tu peux pas lutter contre un authentique avant-gardiste.

J’enfile direct le fut' et franchement, ça fit plutôt pas mal. On a des tailles pas si éloignées, c’est pratique. Bon sans sous-vêtement ça me donne un peu envie de marcher comme un cow-boy, mais ça va l’faire.

« Faut faire évoluer ta notion du romantisme mon grand, les temps changent, et la mode est au racket consentie. C'etais une première perso, et franchement j'kiff bien.»

Je zip la fermeture éclair avec une classe sans commune mesure.

« Hey bah tu pourras noter que j’le porte aussi bien que toi ton généreux don ? Mais j’peux pas lutter contre le calbut chaussette j’avoue. »

Il te faudrait juste des p’tites claquettes et un bob pour sublimer le tout, et franchement je t’invite à directos une pétanque. Où je porterais le même style avec plaisir. Mais là le duo ça fait plus une sorte de groupe de rock alternatif.

« Moi c’est Saph, mais pour toi, je m’appelle comme tu veux, franchement. »

Je passe une main dans mes cheveux pour avoir l’air un peu sexy puis finit par juste virer des feuilles coincées. J’abandonne la mission puis le désigne d’un coup de menton, sourire aux lèvres.

« Et toi ? »

Son expression se ferme. Oh. Shit, trop tôt ? Trop entreprenant.e ? Aaarg mais j’maitrise pas l’art de la drague subtil mon gars, j’suis censé faire quoi ? Ça commencer si bien. Pas envie d’l’avoir mis mal à l’aise.

Son assurance précédente s’écrase sous une vague de bégaiement et… Oh shit… Oh. Hahhahahahahahaha. AHAHAHAHAHAHA.

« Ah non. Non non, j’crois pas, casse pas les ovaires, tu t’appelles pas Phil, j’m’en fous. »

C’est lui, c’est forcément lui ; des Filandrys qui refroidissent net quand on se présente en tant que « Saph » et manipule les plantes ça court pas les rues. J’oserais p’t’être même avancé qu’on est sur un profil plutôt spécifique.

Je passe mes mains sur mon visage avec un grognement de mécontentement. Ton père le gros varan frugivore.

Ça me saoule. Je ressens mille sentiments contradictoires à son égard et j’ai la flemme de faire le tri.

J’suis tenter d’le yeet comme un gros sac, d’le beugner, de maudire toute sa famille avec un truc sale genre, impossible de parler autrement qu’en son de kazoo pour toute sa vie pour anéantir sa street cred… Ou j’sais pas j’trouverais mieux si… j’en avais vraiment envie. Mais c’est ça l’problème. J’suis pas complètement convaincu, parce que l'affaire est franchement compliquée, grise et qu'on est sans doute les plus en tord. Et parce que… Ben… Disons que s’il dormait dans mon lit j’aurais pas envie d’pioncer dans la baignoire quoi.

P I R E.

Parce que, si c’était juste un jbonk classique, ça serait pas ma première horny jail. Mais là. En plus. Cet abruti était hyper S Y M P A . Ça dégoute.

« RAAH. T’as pas le droit d’avoir une sale tronche de beau gosse trop charmant là comme ça bordel, j’suis pas censé-  Fin'… T’es… Fout ton T-shirt sur ta tête, j’veux plus t’voir. »

Tu m’déconcentres avec ta gueule de… très très joli con.
Nouveau râle.  Je soupire. M’assois, en face, en tailleurs, le visage appuyé sur mon poing, le regard braqué sur l’herbe, pensif. Mais, pensif mauvaise humeur.

« Tu fais chier. Tu fais giga chier. T’aurais pu t’trouver un autre blaze quand t’as entendu le mien, j’sais pas, ait la décence de mytho, annonce pas directe que t’es le couillon qu’à menacer de cogner mon mec. Tu saoules. »

Parce que c’est clair que ça, ça passe pas. Ouais, bon, ok Mordred l’avait probablement poussé à bout. Et ouais ça m’arrive régulièrement de dégringoler directe dans ce genre de travers aussi quand quelqu’un me fait chier. Mais franchement, on m’paye pas assez pour que j’sois objectif, et j’l’ai bien bien en travers. Donc j’aimerais bien voir comme il s’explique en face de ouam.

J’hausse les sourcils et ris légèrement quand il revient sur cette histoire de T-Shirt. Eh beh. On peut dire qu’il perd pas l’nord des priorités ?

Roh allez prétend pas que c’était d’la déconcentration, au contraire t’avez l’air plutôt focus hein. Ça m’fait rire. En tout cas plus que le fait de retourner sur cette putain d’affaire qui traine en longueur. Hmmhmm. Il s’est laissé emporter, c’qui concrètement peut s’entendre, j'serais de mauvaise foi à prétendre le contraire alors que j'm'enflamme souvent. Puis... Mordred et April peuvent être completly feral, c’est ce qui fait partie de leur charme, mais j'sais que bizarrement, tout le monde n’est pas de mon avis.

Donc ça s’comprend oui. Mais est-ce que j’ai envie de comprendre ? Hahaha, N O. J’suis bien tenté de tester un peu les limites ses nerfs. Rien de bien méchant, il s’en sort plutôt bien pour avoir menacé mes homies. Un an plus tôt, j’aurais voulu lui péter la gueule. Là… C’pas ce qui m’amuserait le plus. Puis j’ai pas l'intention de jouer les vengeurs pour mes potes, ils ont pas besoin que je les défende, ça serait douter de leur capacité à le faire. Non, si je cherche la merde avec lui c’est personnel.

Hmm. J’sais que j’ai tendance à réfléchir avec ma teuch, mais… même si j’ai vraiment ses conneries en travers j’suis pas… Si mécontent que ça qu’il m’ait filé son blaze. C’est pas si contradictoire que ça. C’est dans le même registre de bordel que le fait d’me mettre sur la gueule peut me turn on.

J’pas honte de faire partie des tordus. J’aime les problèmes. J’aime l’ambigüité. J’aime les incertitudes, les belles gueules et les épaules carré. J’aime m’amuser, être challenger. J’aimes autant me mettre sur la tronche qu’en prendre plein la gueule, que l’affrontement soit physique ou verbal ; c’qui importe c’est que ce soit fait avec panache. P’t’être bien qu’il vienne de m’ouvrir un terrain de jeu intéressant. J’sais pas. A tester. Et j’pense pas que ça pose problème à Mordred que j’m’amuse de cette façon avec ses arcs némésis.


J’hésite. J’suis pas fixé sur ce que je vais faire de son cas.

…

Lui non plus visiblement. J’l’ai vu s’rapprocher comme un aimant en parlant de mon sex appeal avant d’inverser brutalement la polarisation. Calmos mon grand, j’vais pas te bouffer. … Pas encore. C'est en discussion.

« Tu m’demandes si chuis sur de ouam ? T’as l’impression que j’suis du genre à douter p’t’être ? Marrant, tiens. »

Si t’es contre les ordres j’pourrais toujours dire que ça m’dérangerait vraiment pas que tu l’enlèves, c’T-shirt. Tes chaussettes non plus d’ailleurs, histoire de sortir de la thématique "calendrier des pompiers ; l'année du pastis".

Mais j’suis pas partie sur le registre de la suggestion avec toi. Et j'pense pas en avoir envie.

« Bref. Pour résumé, en légitime parangon de la bonne foi t’as décidé que t’aller lui rendre justice ? C’que j’remarque c’est que tu choisis mal tes ennemies, et qu’tu fais pas confiance à ton pote pour qu’il se défende tout seul. » J’ajoute en le pointant du doigt d'un air inquisiteur, l’histoire ayant prouvé qu’il était légèrement intense quand il s’agit de son pote « Et avant que tu t’enflamme parce que j’te voit venir, c’pas ton pote que je vanne ; j’ai queud contre lui et j’trouve que c’est aller trop loin pour un gars qui a r demander. C’que je tacle, c’est l’fait que tu bondisses devant lui comme s’il était pas majeur et vacciné. »

Bitcher dans le dos des autres, ça me fait zéro vibrer. Quel intérêt si on voit pas leur réaction ? Et franchement… Autant Phil c'est carrément donné en spectacle, autant Eizh... Ouai non c'est bon. Il est chep' de ouf et c'était drôle de lui faire une blague ; c'est tout. M'acharner contre un gars qui à tendance à subir c'pas mon trip.

Phil c'est autre chose. Je fait mine de jouer au chat et à la souris, parce que j'sais que c'est un chat aussi. Un peu pantouflard p't'être, il a juste besoin d'être un réveillé.

Je souris d’amusement, ne cachant pas une seconde que je suis en train de le tester. Je suis là pour chercher la merde, du divertissement, et éventuellement autre chose.

« Mais j’dois déduire que tu vas t’venger sur moi aussi d’avoir fait partie de l’affaire ? Comment j’flippe de ouf mon gars. Tu vas destroy ton propre futal avec des racines cette fois ? »

T-T-T. C’est pas du doute, j’reste sûr de mes envies. Mais c’est pas parce que j’suis sûr de ce que je veux que tu vas me le livrer sur un plateau, c’est là que vient le challenge. Ça m’dérange pas de faire le boulot moi-même. Vraiment pas.

Je souris lorsqu’il sous-entend que les ennemis lui sont tombés dessus. Oh donc c’est les emmerdes c'juste la météo en somme ? T’es là, tu te balades puis boom l’exposition nord et le microclimat de l’université transporte une fraîche averse de connard. Damn, si on m’l’avait dit, j'aurais pris un parapluie pour éviter les problèmes dans l’école. Mon sourire se mue en rire quand il me sort c’te phrase moisie comme un vieux son de variétoch ; Tout le monde connaît la musique, elle apparaît tout l’temps dans des mauvais films, y’a qu’les gamins qui la découvrent, les viocs qui l’apprécie et tous les autres en peuvent plus.

« Raaaange ta pseudo provocation plus téléphoné que tes disquettes. » J’inspire d’un air faussement dramatique dans ma réponse. Ça va être long d’lui expliquer la vie « Primo, tu confonds canin et félin, c’est chaud. Deuxio, j’ai p’t’être l’air bourrin, mais j’suis pas totalement con. Après quelques séjours en classe d'aides, on capte vite qu’il faut être plus subtil que d’chercher à démontrer au premier v’nu qu’on est plus dur que lui pour avoir raison. Vouloir prouver qu’on est capable de mordre c’juste une autre façon d’aboyer t'sais. T'apprendras. Tertio : flemme. Franchement ? De reput’, vu le nombre de personnes qui doivent dire du mal de Mordred et ouam, grosse flemme de m’les faire. J’pense plutôt que j’écrirais… Une sorte de recueil des meilleures pépites entendues, pour lui les lire. »

Je fixe le vide. L’idée process et mon regard s'illumine petit à petit.

« Et, mais pure idée ? En plus ça lui f’rais grave plus plaisir que si j’péter des gueules pour ses jolis yeux, ça, ça le saoulerais probablement. »

J’suis quasi sûr qu’il serait davantage conquis par le concept d’un dîner poésie autour du sel de rageux que par des prouesses de chevalier servant. Non vraiment j’lui ferai la surprise.

« Quant à tes ennemies, t’as pas l’impression de te positionner un peu en victime mon grand ? Accorde plus de crédit à tes décisions ; t’as cherché à venger Eizh, t’as choisie. Mais pas grave, regarde. » J’lui fais un clin d’œil « T’as bon goût en adversaire. »

On fait pas d’aigre-douce sans un peu d’sucre.

« Quant au fait d’me choper, soit pas trop confiant. J’pas voulu abuser de la magie, mais j’pourrais si t’as envie de ressortir tes géraniums, j’ai rien contre un peu de défi. D’ailleurs, cette histoire de T-shirt, j’dois la prendre comme une proposition ? Parce que ça peut s’arranger si ta condition c’est juste que j’l’attrape. »

Sortez les trompettes de la lourdeur, c’est r’partie. En même temps bon. J’lui ai pas caché hein, et plus il essaie d’me tacler, plus j’l’apprécie. Mais chuis pas simple à déstabiliser Phil ; j't'en prie, essaie vraiment, prend pas de pincette.

Wesh zeubi, comment ça j’ai pas la finesse d’un félin ?! T’y connais rien frérot t’es dans le registre d’la plante verte viens pas faire genre tu peux m’apprendre le comportement que j’devrais avoir. Puis j’suis loin d’être du côté iench de la force j’veux dire ; sincère, loyal, obéissant ? J’tire dans mes propres buts volontairement, franchement chuis plus proches d’un gros débile de chat d’intérieur ou d’une fonction aléatoire que d’un border colley.

Uhuh bien sûr que tu ne choisis pas moins que ta valeur mon grand, on s’rait dans Zelda Botw jpourrais t’affirmer que si tu me mettais un coup d’flèche tu droperais d’la venaison divine. Mais l’fait pas. T’aurais l’air chelou avec un arc au milieu de la cour à t’la jouer cupidon, et si j’veux pas qu’les gens aient connaissance du fait que j’viens de m’comparer à un bout de viande.

Je me décompose un peu plus visiblement lorsqu’il fait référence à ma manière d’attirer son attention. Je… Je sais pas comment vous dire à quel point j’suis heureux de pas lui avoir léché le front. Vraiment. S’il savait. J’pourrais certainement plus tenir la face.

« La finesse d’un félin ? Gros ? Vraiment ? On parle d’un animal qui s’lèche les boules en public stp. »

Puis vu ma tendance à m’faire mousser c’pas dénué de sens. En termes de métaphore. J’vais pas l’expliquer.
Je le regarde avec un sourire joueur.

« Mdrrr, fais genre, champion. Tu faisais pas l’fier quand t’avais un gros fauve sur les pattes, tu d’vrais être content que j’t’ai juste miauler d’ssus. J’aurais pu… J’sais pas. Faire mes griffes sur ton livre ou te mettre ta grosse misère en sprint, des trucs aussi wild t’sais. » Ouai j’ai décider d’être bien plus ouvertement dans le jeu que dans la menace. Ceci étant dit, il a l’air très confiant. « T’es encore un bleu en magie, non ? »

Question plus ou moins rhétorique. il a pas l’air de se méfier de potentielles autres capacité (ce qui m’arrange), et si j’avais vu sa tête dans le coin ces dernières années, m’en serait souvenue.

Sur ces belles paroles, je fais craquer ma nuque de droite à gauche comme pour m’échauffer. M’étire tout en hauteur. Laisse croire que je m’apprête à lui courir après….

..Puis m’allonge sur le sol, les mains repliées sous ma tête. Ouaiii bon j’pose un peu, ouais. Non mais sérieux j’allais pas ceder comme ça ? La tension qui se construit entre nous est bien trop goutue pour que j’ai envie d’immédiatement la briser, nan, j’pense on peut la faire monter encore un peu. Puis chuis curieux.

Est-ce que c’est l’genre impatient à prendre c’qu’il veut ou plus driver par une sorte de fierté négociatrice ?

« Hmm. T’es deg hein ? T’aurais rêvé que j’vienne le chercher ton putain de T-shirt et qu’j’te cours après ? Maiiiis non. Désolé. Les chats, ça dort bien 16 h par jour, pas la force. Trop dommage. J’avais jamais vu un Gamm vert aussi sexy. »

Tu m’as d'mandé des efforts en drague, les voilà. J’ai tout donné en termes de compliment, j’vois pas comment tu peux être autre chose que conquis, là, c’est l’point de non-retours de la séduction.

Juste m’offrir une occasion, uh ? T’enlèves le playback et tu m’la refais de vive voix celle-là ? Chuis pas, j’t’ai vue me bouffer du regard. Fait pas comme si ta proposition était anodine, ton occasion pouvait nous servir autant l’um que l’autre. Parce que c’est à ça qu’on joue non ? C’est pour ça que j’ai pas saisi ta perche (titre), j’veux faire durer la partie. P’t’être que j’abdiquerais en premier, j’dit pas, mais ça sera pas si simple.

Wah, le mec retire ses chaussettes, j’suis conquis. Puis, il choisit de s’installer. Son… T-shirt aussi s’installe, plus haut. Ouaiouai. Beh. A b s. C’est vrai qu’ils sont, ahem, vraiment vraiment, mais alors vraiment pas trop trop mal, dans le genre potentiellement correct pour ne pas employer d’euphémisme. Mais c’pas le moment de s’attarder là-dessus, hein, comme il l’a soulevé, c’est l’heure de la sieste topless dans les pelouses de l’école.

« Merci ? Il est encore mieux sans. Mais ce sera pour une autre fois, hein vu que t’as l’air claqué aussi. Sauf si vraiment tu te décider à bouger un peu, mais… ? »

Je croise son regard enflammé. Mon court instant de faiblesse est visible à l'œil nu, c'est d'un relou d'être expressif. Gmgrlgr. Putain de fierté. Je céderais pas. Mais GRGRRGMGRG. Mais bien qu’intérieurement je laboure le sol de frustration et j’hurle mon désespoir à la lune, j’arrive à garder la face. Il m’adresse un grand sourire. Chier, il m’a grillé.

«  Mais… Tu as raison, je suis vraiment trop claqué, puis après tout si tu avais vraiment envie de quoi que ce soit tu aurais pu me sauter dessus déjà plusieurs fois donc…

— Oui voilà. Toi pareil. Donc si c’était un sujet on serait pas allongé comme ça à 2 mètres l’um de l’autre. Haha. »

Mon rire est un peu jaune. Le sien est carrément forcé.

« Oui c’est sur AHAHAHA on ne serait pas du tout en train de discuter de manière super amicale alors qu’on est à moitié a oilp si on voulait quoi que ce soit…
— BON BAH, repose toi bien ???
— Ouaip bah écoute, bonne sieste à toi aussi ! »

Bon bah. J’imagine que l’histoire racontera qu’on était bons amis ? Je joue le jeu, ferme les yeux. Non, mais vraiment ? On va juste… faire la sieste ? Putain j’aurais jamais cru qu’il soit aussi con que moi, mais j’dois admettre qu’il se défend ienb dans les olympiques de la débilité.

Une minute passe. Une seconde. Puis probablement une semaine complète, des mois, des années (10 minutes). Okeeeey il est venu à bout de ma patience, mais pas dans le sens ou il l’entend ; disons que s’il a besoin d’autant de temps pour se décider à m’faire la cour, j’vais lui laisser une possibilité de se rattraper.

Je me lève diiiiscrétement, niveau "prés à retourner au village de Konoha". Ses yeux sont toujours fermés. P’t’être y dort, j’vais pas tester.

Je me dirige vers son sac que je commence à considérer comme un vieux partenaire de crime. Y’a son livre et… oh des stylos, il a vraiment pensé à tout, quel amour. J'écrit mon numéro sur le dos de la couverture, ma top prio. Et puisqu’il réagit pas immédiatement… Bon bah dédicace.

« Pour mon plus grand fan, Phil.
Quelques lignes et 10 chiffres pour embellir ton chef-d’œuvre. N’hésite pas à en faire bon usage.

PS : Je garde le fut ; t’as pas besoin de pantalon si t’es pas capable de bouger ton cul.
PPS : J’espère que t’a »


« MAIS ?!! LÂCHE ÇA TOUT DE SUITE ».

Ah ? Fin de la sieste. Phil me bondit dessus je tente une esquive. J’ai même pas signer pour authentifier s’il veut le revendre, merde !

«  AH NON C’PLUS LE MOMENT DE ME SAUTER DESSUS, J’AI PAS FINI D’ÉCRIRE.
— MAIS JE M’EN TAPE DÉJÀ T'ÉTAIS PAS CENSE ÉCRIRE DEDANS. »

Le joueur français (l’autre)(le blond), arrive au corps à corps tandis que son adversaire essaie de sécuriser sa prise et riant.

« ET ALORS ? C’EST CENSÉ M’EMPÊCHER D’LE FAIRE ???? T’SAIS PAS QUI CHUIS. »

Concrètement… J’pourrais lui rendre. Mais je vis un kiff ??? Chais pas. On s’envoie des tacles depuis tout à l’heure, c’est cool d’en expérimenter des vrais. Puis quitte à pas avoir réussi à lui chourer son sac, faut bien qu’il ait au moins un souvenir correct de moi.

Face to face, il me grogne dessus. Hmm. J’aurais aucun problème si tu veux refaire ça, mais, plus prés.

« Rends-moi mon livre avant que jte balaye »
— Jsais faire aussi. »

Pour le plaisir de flex et de continuer à le chercher, je transforme ma mâchoire et lui adresse le sourire le plus pointu que je puisse faire. J’t’attends. J’ai pas particulièrement envie de me bastonner parce que j’veux pas abîmer ta belle gueule, mais voir ce dont t’es capable, ça, ça me botte. Je défait la transfo pour ne pas m'en encombrer.

Il tente la balayette, je m’apprête à bloquer. Ce que je ne prévois pas par contre, c’est l’utilisation de sa magie pour déstabiliser le sol. Nos mouvements rendent mon équilibre foirax et j’me ramasse directement sur lui avant d’éclater de rire.

« Purée c’est la deuxième fois aujourd’hui ! »

Je me redresse entre deux éclats et. IL. EST. PRÉS. Ses lèvres sont à quoi, 5 cm ? Enfin, non pas que je calcule sa distance à celle de ses lèvres mdr. J’ai pas du tout envie de l’galocher hahaha, et le fait qu’il vienne de me balayer et que j’sois calé contre son torse n’as pas du tout aggravé le problème, double HAHAHAHAHA.

J’inspire. Calme. Zen. Je pose le livre tant attendu sur son buste et le tapote d'un air entendu, pour me donner une contenance.

« Le voilà ton bouquin, en mieux. »

Il a l’air… aussi perturbé qu’moi. J’regarde ailleurs pour faire mine que je suis pas en total vrac, me racle la gorge, et me lève. Il m’imite et prend son sac pour se barrer.

« Ouais c’est ça. »

Il est chelou. Je suis chelou. On est chelou. La situation était chelou. Et c'étais pas censé l'être, c'étais juste censé être un connard un peu chiant qui c'est mis dans nos pattes, et, lol.

J'inspire, le regarde partir puis file à mon tour, encombré d’un tas d'émotions hyper troublantes que j’ai pas envie de démêler. Ouais. Bah. Heu. Il va être simple le rendez-vous de cette aprèm’.