Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
Qui sème récolte - Cours de soutien en magie rouge de Marie-Colette - Abandonné
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Marie-Colette
Camarade
Mer 1 Sep - 14:44
Jeudi 2 septembre, fin d'après-midi
C'est parti pour une nouvelle rentrée. La première que je passe ici à Leoska. Voilà plusieurs mois que je suis arrivée et je pense pouvoir dire que j'ai pris mes marques ici. Je reste une élève timide et discrète, mais en travaillant régulièrement je suis parvenue à rattraper mes notes qui sont presque dans la moyenne du reste de la classe. La solitude me pèse un peu je dois avouer, j'ai des difficultés à approcher des autres élèves. Mais je trouve mon bonheur en pratiquant les activités qui me plaisent : Du jardinage et de la natation principalement. Et je vais aussi à la médiathèque écouter de la musique ou regarder des dessins animés. (Ne me demandez pas pourquoi mais regarder des films me met mal à l'aise. Ca me rappelle qu'il existe un monde en dehors de Leoska et des tas de souvenirs remontent alors en moi et me paralysent. Même si je regarde des trucs "de bébé" je suis heureuse comme ça. )
Comme vous le savez sans doutes, je suis seule ici. Je n'ai aucune famille et j'ai bien des difficultés à trouver de l'argent, même un tout petit peu ... Bien sûr je suis très contente de déjà avoir la chance d'être nourrie, logée et que des vieux vêtements me soient laissés parfois. Mais je vois bien que comparé à mes autres camarades, je ne peux pas me permettre grand chose. Je dois compter les noeuds dans les cheveux et repriser moi même mes paires de chaussettes. Grandir et devoir changer de taille de vêtement me terrifie.
J'ai donc accueilli l'été comme une occasion de pouvoir travailler et mettre un peu d'argent de côté pour améliorer mon quotidien. Leoska possède des serres et des fermes. J'y ai déposé une candidature et j'ai été retenue ! Cette activité saisonnière m'a beaucoup plu. J'étais en terrain connu et familier. Une espèce de retour à la normalité pour moi. Mon aide a permis à certaines grandes personnes de prendre des vacances au début de l'été et j'ai aidé pour les moissons de fin d'été, c'est un moment "intense" dans la vie agricole où il était essentiel que tout le monde mette les bouchées doubles. Pour autant que je puisse en juger les gens ont été très contents de moi et je suis sûre que je pourrais à l'avenir participer de nouveau.
Septembre est ensuite arrivé. Et la rentrée avec. Même camarades de classe que l'année dernière. Quelques nouvelles têtes parmi les professeurs. Rien ne change beaucoup même si je me sens un peu plus en confiance qu'avant. Il y a tout de même une nouveauté notable cette année : Je suis inscrite à des cours optionnels de soutien en Magie Rouge. Je ne sais pas exactement ce qu'on y fait mais j'aime utiliser ma magie malgré les risques. Le fait que je ne sente pas particulièrement de crainte à l'idée d'abuser et de me changer en arbre inquiète mes professeurs, c'est peut-être la raison pour laquelle on m'a proposé cette inscription. Apprendre à mieux maîtriser et peut-être m'aider à ne pas franchir la limite malgré moi ?
C'est aujourd'hui la toute première fois que je me rend à ce cours optionnel qui a lieu en fin d'après-midi dans une des salles de travaux pratique. Je ne sais pas à quoi m'attendre mais je suis enthousiaste à l'idée d'essayer. Est-ce que j'allais avoir le droit de pratiquer ? Est-ce qu'il y a une chance pour que mon pouvoir impressionne l'enseignant.e ?
Vêtue de mon uniforme et bronzée comme jamais, j'ouvre la porte de la salle et lance dans le même geste un joyeux
-Bonjour !
Avant de voir qu'une personne est déjà présente dans la pièce. Une personne que je reconnais et qui m'a attirée beaucoup d'ennuis l'année dernière ! Je perd mon sourire et pâlit quelque peu. J'ai soudainement peur qu'être seule dans cette classe vide soit une incitation pour un nouveau harcèlement. Je regarde autour dans l'espoir de voir l'enseignant et amorce une retraite prudente en marche arrière, bafouillant vaguement.
- Heuh Pardon, j'ai du me tromper ...
Je vais retourner dans le couloir, vérifier à deux fois le numéro de la salle dans laquelle je suis convoquée ... et attendre le professeur avant de revenir ! J'aurais tant aimé qu'un adulte soit là à ce moment précis pour empêcher qu'iel m'embête de nouveau ...
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Saphirre Lacey
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Mar 21 Sep - 22:26
Saph Lacey
Marie- Colette
「 Qui sème récolte 」
Aich. La rentrée. Enfin. Non pas que je sois particulièrement fan du principe de scotcher mon cul sur une chaise pendant des heures, mais les étés de merde ça devient long et j’ai besoin d’un nouveau quotidien. Ça tombe bien, avec Philo on a travaillé à ma réorientation dès l’année dernière sur un circuit vachement plus aiguillé ingénierie. Ça va être fun, cette année je devrais avoir beaucoup plus de pratique. Potentiellement de l’alternance. A voir comment ça se négocie.
J’suis toujours aussi busy hors des cours, mais les sessions d’entraînement avec Ingi ont été remplacées par des séances supplémentaires de magie et de combat avec Philophae et quelques-unes avec Elaine. C’est raide. Les deux pètent des culs ce qui est physiquement douloureux, mais techniquement très instructif. J’ai mangé plus de fois le sol en deux mois que j’me suis fait entendre qu’il était temps que je la ferme en vingt piges, et c’est dire.
J’m’en plains pas. J’ai pris goût à affronter des adversaires plus forts que moi, c’est là qu’on évolue. C’était bien gentil de donner des cours d’arts martiaux, mais ça piétinait beaucoup trop mon propre entraînement. En un an avec ces trois monstres, j’ai fait des progrès fulgurants, c’est gratifiant.
Pourtant y’avait des notions intéressantes relative à l’enseignement, en opposition avec mes vieux travers. J’peux naturellement pas saquer les gens quand j’vois leurs gueules, ou alors j'en ai juste rien à foutre a un point suffisamment problématique pour bien connaître les couloirs des classes d'aides.
J’ai pas envie de m’intéresser à eux, et le principe de vie en communauté me les brise. Mais lorsque on fait partie des oppressés, ugh. Semblerait qu'il faille se serrer les coudes ? La problématique est récurrente.
Donner des cours, ça contrecarre légèrement le phénomène, une manière de me forcer le cul pour être à peu près viable avec les autres et ne pas les envoyer tous chier sans raison. Avant je l’aurais pas admis, mais maintenant que j’ai un quotidien avec des gens que j’apprécie et qui sont passé outre cette période où je me comporte comme un con… j’sais que c’est important que je fasse l’effort et si ça passe par commencer à ce trouver une place utile au sein d’un groupe, ça vaut le coup d'essayer.
Le club d’art martiaux c’est évidemment mort depuis que je me suis fait virer. Et les cours théoriques ? Hahaha. J’arrive même pas à me concentrer dessus, d’où j’irais me taper la version leçons à des chiards ?
Par contre je me débrouille grave bien en magie rouge, surtout depuis que j’ai eu autant de cours privés avec Philo. Mon pouvoir je le gère tant que je l’utilise correctement et que je pars pas en roue libre, je parviens à faire de la transformation complète et partielle, et j’ai jamais eu trop trop de difficultés avec les branches les plus basiques de la magie rouge. Alors pourquoi pas du soutiens ? En tout cas c’est une idée à laquelle on a réfléchi pour me réhabiliter à la vie en communauté.
J’ai tenté les cours de groupe, mais je préfère le soutien en face to face avec deux élèves max. Au début j’étais surveillé, ça c’est bien passé, bon. On m’laisse faire mon truc quoi. S’inscrit qui veut.
Aujourd’hui y’a une inscrite, une certaine Marie-Colette. À part me faire la réflexion que c’est bien un prénom de merde et que j’l'ai déjà vue quelque part, ça me revient pas. Bon, au pire c’est pas important. J'allonge le pas en vas et viens dans la salle, feuille en main pour réviser le programme de son niveau en attendant.
La porte grince, une petite tête de bonne humeur passe avec un signe de la main.
« Bonjour ! »
Holy shit. Qu’est-ce qu’elle fout là Ladybug ? C’est quoi cette blague ? C'est mon élève ?! Ah putain oui.
Ouais, vue comme elle pâlit elle vient de capter elle aussi. Et bah on est pas dans la merde ? Mais en même temps elle m’la filer y'a balle de temps son blaze l’aut’ couillonne, comment j’étais supposé m’en souvenir ? J’ai pas que ça à foutre !
Fuck, comment j’suis censé gérer ça, j’ai l’impression de voir un lapereau qui va se taper un arrêt cardiaque.
« Heuh Pardon, j’ai dû me tromper… »
Ouaiiii t’as dû te tromper, casse t- Putaiiin, je recommence. J’pourrais faire genre que j’ai rien vu, mais c’est exactement l’inverse de la démarche que j’essaie de mener à bien et y’as un moment ou faut se tenir à ses objectifs. J’sais pertinemment que j’ai vraiment merdé avec elle, et j’ai moyennement l’énergie de broder avec ça.
Le fait qu’elle flippe est déjà au moins le signe qu’elle a le minimum syndical de jugeote pour pas me faire confiance, c’est rassurant pour elle et ça permet un certain pied d’égalité sécuritaire. De la méfiance de son côté, qui entraine de la retenue du mien. Sur un malentendu elle sera plus aussi facilement manipulable grâce à nos conneries, j’dis pas que c’est un bien, mais ça reste une conséquence.
J’inspire. Longuement. Passe une main sur mon visage d’un air désespéré. Et me tourne vers la gamine.
« Tu t’es pas gouré. C’est là. » Soupire. J’ai envie de canner. « Tu peux revenir, j’vais pas te bouffer. »
Le fait que j’sache pas quoi lui dire laisse blanc weird. J’suis pas habilité à gérer ce genre de merde comme situation, pourquoi j’ai accepté déjà ? Ah oui parce qu’il faut que je bouge mon cul. Chier j’dois la rassurer sur la situation. Les minauderies accablantes de bonté c’est pas mon truc donc je vais me contenter de poser les choses clairement, point barre.
« Bon.T’as l’air paniqué, et j’comprends très bien pourquoi. Tu peux te casser si tu veux pas voir ma gueule où tu peux rester si tu tiens quand même à faire le soutien. J’vais te lâcher deux trois infos pour que tu puisses prendre ta décision. »
J’inspire, et m’appuie contre le mur comme si cette conversation était déjà trop fatigante, et croise les bras.
« Premièrement, histoire de clarifier les choses, j’suis pas là pour renouveler mes excuses ou te présenter mes regrets. Ça reviendrait à brasser du vent et on a pas que ça à foutre. C’est fait, j’reconnais que j’ai merdé avec toi, point. Le pardon, la confiance, le respect c’est les mêmes conneries. Faut juste les mériter, d’un côté comme de l’autre donc ça se deal avec le temps pas avec des formules à la con. »
Perso je peux largement passer outre le fait qu’aucune des trois composantes ne soit acquise par les différents parties pour faire un cours. J'ai passé ma vie à jongler avec ça, ça n’a jamais empêché de cadrer les choses.
« Deuxièmement, j’pourrais te dire que j’suis pas là pour chercher les emmerdes, mais c’est que ma parole donc ça n’a aucune valeur, t'aurais zéro raison de me croire. L’école en revanche est fiable, et tu as l’assurance que les cours de soutien sont contrôlés. Je suis obligé de faire les choses bien sinon ça va me retomber sur la gueule, donc t’auras pas d'embrouille. Tu peux même demander la surveillance par un tiers. Et à défaut d’être une figure sympathique, je peux être um prof utile, et c’est l’important puisqu’on me d’mande pas d’être taon pote. »
Faut penser utilitarisme, et j’ai aucun problème avec le fait qu’elle me considère comme un outil de prise de connaissance. Je fais pareil avec les autres, ce serait hypocrite de lui en demander plus.
« Enfin, si t’as quelque chose à me dire ouvertement, tu peux j’devrais pas avoir de mal à l’entendre. Voilà, j’crois que j’en ai assez dit pour que tu puisses faire ton choix. » J’hausse les épaules et lui adresse un regard franc « Ça t’appartient. »
J’aurais pu lui proposer de tenter de me coller une droite si ça pouvait l’aider à évacuer sa frustration, mais j’suis quasi-sûr que c’est pas le genre.
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Marie-Colette
Camarade
Ven 15 Oct - 16:30
Quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? Wow. Le cours particulier est avec lui ? Elle ? Iel ? J'en sais même rien, vu que la personne en face de moi s'amuse à se présenter sous des identités saugrenues. Figée sur le pas de la porte, j'écoute son monologue et plusieurs expressions se succèdent sur mon visage : La consternation, l'hésitation et finalement la résignation.
C'est avec le visage renfrogné que je referme lentement la porte et viens me rapprocher du centre de la pièce, le pas un petit peu raide. Je m'avance. Mais pas trop. Quand je m'estime à distance raisonnable, je défait la sangle de mon sac et le depose sur une table de la salle. Et je lâche alors trois phrases. Trois déclarations simples, lancées d'un ton ferme et sans hésitations.
- Vous avez été méchants. J'étais seule et perdue. C'était lâche de vous en prendre à moi.
Oui il y a une once de rancoeur et de reproche dans ma voix. Et non, jamais la Marie-Colette 1.0, l'enfant perdue et seule de l'année dernière n'aurait osé parlé comme ça à quiconque. Elle aurait sans doutes trouvé un moyen de bredouiller et de demander pardon à ses tourmenteurs. Oh bien sûr, je n'ai pas totalement changée. Je suis toujours aussi repliée sur moi même et seule. Mais quelque chose a quand même fini par germer dans ma petite poitrine. Un tout petit soupçon de confiance en moi et d'amour propre. Pas grand chose mais ... un petit chouilla.
Une petite pousse d'ego suffisante pour que face au chat, la souris ose se rebiffer un tout petit peu. Mais je reste moi alors si au départ je démarre ma phrase en lae regardant dans les yeux, mon regard tombe lentement jusqu'à trouver la table à laquelle je finis par m'asseoir au terme de ma tirade. Et je croise les bras, adoptant une posture fermée (Involontairement typique des adolescentes qui font face à une autorité honnie ... Mais comment le saurai-je ? C'est bien la première fois que j'adopte cette attitude). Le coeur bat la chamade dans ma poitrine, je suis à la fois effrayée par les mots qui viennent de franchir mes lèvres et pourtant ... étrangement fière aussi.
Quelle allait être la suite ? Je n'en ai pas la plus petite idée. En tout cas ce n'est pas moi qui ai l'intention de rompre le silence qui risque maintenant de s'installer.
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Saphirre Lacey
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Sam 16 Oct - 22:15
Saph Lacey
Marie- Colette
「 Qui sème récolte 」
Oh, la mioche décide de rester ? Inattendu. Ça aurait été franchement reposant qu’elle choisisse de se casser, mais la suite des échanges me rend curieux.se.
Mes sourcils se hausse face à ses déclarations. Aaanhw, mais voyez-vous ça ! Mais c’est quel montrerais presque les crocs la ptiote, faut que j’m’éloigne pour ma sécurité ? Ah non c’est vrai, elle l’a fait elle-même. C’est bien, malgré l’élan de rébellion elle connaît quand même sa place.
Malgré moi je brise le silence en pouffant d’un rire moqueur avant de me reprendre. Avec ses bras croisés et son air boudeur on est à un poil de cul d’un début de crise d’ado c’est priceless. Son minimum syndical de gonade posé sur la table est franchement pas brillant, mais c’est bon signe. Y’a p’t’être quelque chose à faire de cette gamine finalement.
Nonchalant.e, j’appuie les paumes de mes mains sur le bureau derrière moi. Puisqu’ils ont eu autant de peine à sortir, je réfléchis un instant pour peser ses mots. C’était « méchant » de notre part ? J’suis tellement choqué que je vais m’étouffer, j’crois. Lâche ? Évidemment, c’est tout l’intérêt de s’en prendre à une gamine paumée pour le sale boulot, quel autre pigeon y aurait cru ?
Mais à ce stade le qualificatif le plus précis serait « Débile ». Le plan était à chier bien qu’il ait étrangement abouti à son but premier de date. Bref on a fait de la merde, elle a bouffé les conséquences directes parce qu’elle a été trop conne pour comprendre qu’on se servait d’elle, et nous on s’est fait choper parce qu’on a été trop con pour croire que l’administration avait besoin de preuve tangible autre que les paroles d’une gamine pour coffrer deux salauds récidivistes.
Donc on est tous d'énormes boloss. Super. Les échecs ont cet avantage d’éveiller un seum collectif instructif. Donc ouais. Plutôt d’accord avec elle dans les faits.
« Aaah. Tu vois que quand tu veux tu peux l’ouvrir sans trembler des genoux et pour dire des trucs pas si cons. Ouais, bon l’assurance c’est pas encore ça hein, mais y’as du mieux d’puis la dernière fois. Ça s’travaille. »
Tant mieux pour elle. Si elle avait directe joué les mijaurée j’l’aurais bouffée, mais elle se laisse pas complètement faire. Disons qu’elle commence à avoir le minimum d’amour propre nécessaire pour la rendre potentiellement tolérable. J’hausse les épaules, ma réponse à ses affirmations appuyées par un sourire de biais.
« Évidemment que c’était méchant et lâche, à la surprise d’absolument personne. Mais j’reconnais, c’était vraiment con de ma part, et j’ai pas l’intention de recommencer. Contente princesse Sarah ? »
Je te rassure, j’ai autre chose à foutre que de manipuler des pauvres gamines, j’ai compris qu’y’avait plus instructif. D’ailleurs, en parlant d’instruire on est pas là pour enculer des mouches. J’vais essayer de recentrer le sujet, quitte à être coincée dans la même pièce autant que ça lui serve pour sa maîtrise.
« Bon si t’as d’autres remarques ou réclamations t’as encore quelques minutes pour te lâcher, après on taf si t’es là pour ça. J’aurais besoin de connaître tes objectifs en termes de magie rouge et que tu m’fasses un tour de ton niveau, histoire qu’on voit ensemble avec quoi on deal. Ça t’vas ? J’t’écoute. »
Asy choisie, j’t’en prie, pendant 3 minutes -si tu décides pas de reprendre le cours avant- t’as encore l’droit de me reprocher toutes les misères du monde, après quoi j’écouterais plus si ça concerne pas le soutien.
J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Marie-Colette
Camarade
Jeu 28 Oct - 16:17
Il parait qu'il y a des gens dont la rencontre vous permet de révéler ce qu'il y a le plus beau en vous. Pourquoi n'ai-je jamais imaginé qu'il existait des gens qui ont l'effet strictement inverse ?
Ce qu'iel me répond ne ressemble pas à des excuses mais bel et bien à de nouvelles moqueries. Iel m'appelle "princesse Sarah" et ses faux compliments ressemblent aux coups de pattes assenées par un chat à une souris pour jouer avec son désespoir. D'accord je suis un rongeur acculé, au pied du mur face à un animal bien plus gros mais j'ai pas l'intention de me laisser manger.
De bien vilaines pensées me traversent la tête. Je me demande si iel a mangé les haricots ce midi à la cantine et quel serait le résultat si là tout de suite j'utilisais mon pouvoir pour faire soudainement grandir ce qu'il reste de ces pousses dans son estomac. J'arriverai à lae faire exploser de l'intérieur ? Un petit diable sur mon épaule sautille en me criant à l'oreille Vas-y vas-y, iel le mérite bien ! De toutes façons ca te demandera tellement d'énergie que tu seras changée en arbre et personne pourra plus te gronder de toutes façons. T'as si peu à perdre. Ce sera gagnant sur toute la ligne. Evidemment les suggestions de cette petite voix horrifie une partie de moi même. Mais une partie de moi même seulement. C'est inquiétant.
J'ai l'image en tête de mon père qui sortait un fusil au moindre prétexte, prêt à truffer de plomb tout ce qui viendrait perturber un tant soit peu l'ordre de sa vie faite de belles certitudes. Finalement il y a peut-être quelque chose que cet ignoble individu m'a légué. Et c'est pas ce qu'il y a de plus joli.
Je m'arrache à ces rêveries homicides mais étrangement rassurantes au bout de quelques instants. Mon visage est toujours aussi fermé. Ai-je déjà ressenti ou manifesté une telle hostilité envers un professeur ? Je ne crois pas. J'ai toujours respecté l'autorité et les règlements. Scrupuleusement. Mais je n'arrive pas à considérer l'individu en face de moi comme un.e vrai.e enseignant.e. Iel ne m'inspire aucune confiance et c'est avec réticence que je finis par sortir de la poche de mon manteau le sac de graines que j'avais emporté avec moi en prévision du cours de soutien.
- Je vais vous montrer mon pouvoir.
J'aimerai dire que j'ai conservé un ton neutre, ce qui aurait été preuve de maturité, mais il n'en est rien. L'intonation est froide à geler des banquises. J'ouvre le sachet en plastique qui était fermé par un simple noeud et étale sur la table les graines que j'avais amenées. Des lupins, des courges, des tournesols, des pensées, des melons. Et tellement d'autres choses. Toutes récupérées au club de botanique et patiemment accumulées depuis des mois. J'avais espéré pouvoir montrer mon pouvoir à quelqu'un qui l'aurait trouvé joli. Ou utile. Faire briller le regard de quelqu'un en faisant s'ouvrir les fleurs les plus belles de mon répertoire et trouver un.e complice qui m'aurait aidé à faire pousser des choses encore plus belles.
Mais non, je tombe sur ce personnage, aussi acerbe que démoralisant. Alors pour lui je choisis ce qu'il y a de moins beau. Je pioche une graine de ronce commune et la garde entre le pouce et l'index en lui montrant.
Je fais appel à mon pouvoir et la graine germe sous nos yeux. Ses racines grandissent et courent autour de mes doigts jusqu'à remplir ma main pendant que les premières tiges épineuses couvertes de feuilles encore vertes et tendres se déploient à la recherche de lumière. C'est une vilaine petite plante, chétive et déracinée. Si je la mettais en terre, même dans un sol pauvre et mal éclairé, elle se développerait sans doutes et finirait par faire des fruits noirs aigres et assez mauvais. Parce que cette plante est teigneuse, elle trouverait le moyen de survivre et d'y pousser en dépit de tout, déployant ses épines pour défier quiconque de l'approcher de trop près et n'offrant en retour que des fruits bien mauvais.
Je pourrais sans doutes la faire grandir bien davantage. La faire recouvrir la table (Et même pousser les tiges à aller attraper les pieds de cette vilaine personne en face de moi pour le suspendre par les pieds) mais le pouvoir à déployer serait trop conséquent et le prix trop lourd à payer. C'est bien suffisant pour la démonstration qu'iel demande.
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Mais bras croisés et jambe tressautante d’agacement laissent place à un regard curieux lorsqu’elle bouge enfin son boule pour sortir un sachet de sa poche. J’kiff trop savoir les capacités des autres y’a des régulièrement des trucs de ouf. Ça s’trouve on va apprendre que Maya l’abeille aurait pu nous mettre notre big misère jours 1 avec sa magie, c’est ça qui est énorme.
Son ton glacial m’fait marrer. Calm down grosse, tu vas t’faire peur toute seule. Si j’avais voulu me montrer hostile, j’l’aurais fait depuis bien longtemps, j’manque pas trop d'idées pour ce genre de connerie en principe. Vends-moi plutôt du rêve en me montrant un peu c’que tu vaux gamine.
Woh c’te tas de graines qu'elle étale. Ça annonce la couleur. La plupart de mes cours sont très orientés sur le règne animal vu la configuration de ma magie, c’vrai que j’ai tendance à zapper ce qui concerne les cellules végétales. Je me doute de la suite lorsqu’elle la coince entre ses doigts, pour autant ça n’enlève rien à la satisfaction de voir le schmilblick de ronce qui pousse en direct-live. Je prends la parole sur une exclamation rieuse de contentement.
« Wohohoooo. Ouaii, c’est bien ça. C’est même de la grosse frappe t’as moy’ de faire des trucs de ouf. »
Je passe ma main sur ma barbe d’un air pensif en réfléchissant aux différents paramètres pour adapter le soutien.
Oh honey, les plantes ? Hahaha tu aura besoin d’un si petit coup de pouce pour foutre un bordel monstre. C’est assez discret et d’une polyvalence à toute épreuve avec l’éventail d’effet dispo' chez les végétaux. Surtout avec les trucs magiques chelous qu’on se trimballe à l’école, vraiment ça peut être une putain de bête.
Même commercialement bordel, elle peut faire pousser d’la beuh en deux/deux et se faire des gonades en or. Mais j’lui filerais pas de plan sans pourcentage. Fin’, s’il s’avère à l’avenir qu’elle est branchée vente de beuh.
En résumé, expliquez-moi COMMENT on peut avoir un pouvoir aussi pratique et pas aller faire littéralement bouffer du gazon a deux couillons qui vous ont humilié ? C’est surréaliste. Mais pas le sujet. Et loin de moi l’idée d’aller l’inspirer là-dessus.
« Bon je vais être transparent.e, j’suis beaucoup plus spécialisé dans le corps humain que dans le végétal, mes capas sont vachement éloignées de la tienne donc j’aurais pas d’expertise directe. Par contre j’ai des idées d’exercice pour t'entraîner si ça t’botte. J’vais juste avoir besoin que tu répondes a pas mal de questions, t’as un pouvoir hyper vaste et polyvalent donc c’est d’la balle, mais faut que tu sois précise pour qu’on voie s’qu’on peut taffer. Prend p’t’être des notes si jamais t’as mauvaise mémoire, j’ai pas l’intention de répéter 12 000 fois. »
Parce qu’elle est mignonne hein à jouer les mini-thugs, il n’empêche qu’elle m’a pas du tout répondu vis-à-vis de ses objectifs et de son niveau. C’est parlant les démonstrations hein, j’dis pas, mais y’a un moment ou si elle me file juste ça comme info, elle peut toujours aller squatter le club de jardinage, mais j’aurais autre chose à foutre perso. Donc puisqu’elle résume pas d’elle-même j’vais me la jouer Mordred et tout lui détailler en 276 questions précises pour être sur qu’elle capiche. J’l’ai vu faire des tas de fois j’suis certain.e que j’ai capté le truc.
« Est-ce que tu peux seulement les faire pousser ou aussi les faire bouger ? Est-ce qu’il y a des connaissances ou des conditions particulières que tu dois réunir pour les faire grandir et est-ce que certaines plantes te posent plus de difficultés ? Si oui, lesquels ? J’aurais besoin de savoir ton contrecoup de façon graduée, genre qu’est-ce qu’il cause et a quel stade d’utilisation de ta magie. »
Ah yes, chuis sûr qu'il serait un peu fier de moi pour une fois que j’suis précis. Ouais en même temps pas le choix, contrairement aux profs on a obviously pas les dossiers pour le tutorat donc ça va demander pas mal de taf pour la première séance.
« Ah aussi, parce que là j’m’emballe sur la verdure là, mais ça m’parait essentiel de savoir ce que tu attends du soutien. Une amélioration de ton premier pouvoir ? Un appui sur les branches pratiques générales de la magie rouge ? Si oui, lesquels ? Ou essayer d’apprendre de nouvelles capacités ? »
Mer 1 Sep - 14:44
