[Attention post sensible, paralysie du sommeil, horreur, mort]
[3ème, Oris à 14 ans]

Oris avait hyper froid. Le dortoir était chauffé mais il avait froid quand même. Sa sœur n'était pas là. Ava n'allait pas bien. Son endométriose s'était aggravée ce mois ci et elle avait du passer la nuit à l'infirmerie. Il avait pas pu dormir avec elle. Le lit était trop petit ça allait la déranger et en plus c'est inconvenant.

Conneries...

Ava et lui n'avaient "dormi" que deux nuits séparément. Leurs deux premiers jours à Leoska. Et ça avait été un carnage. D'une parce que la totalité du dortoir des filles n'avait pas pu dormir, plongé dans un immense angoisse, de deux parce que les rêves d'Oris étaient arrivés.

Mais là c'était différend avait dit le prof. Ava allait revenir et Oris avait appris à méditer pour chasser son contrecoup. Sauf que ouais il est gentil Romuald avec son haleine d'autruche mais ça marche pas son truc. Le concept de méditation Oris le pige pas. Faut arrêter de penser? WTF! Et ce qui l'inquiète là maintenant c'est pas son contrecoup. C'est que la PLS d'Ava est sans doute en partie due au fait qu’ils sont pas ensembles.

L'un pour l'autre et toujours ensemble. On se l'est promis.

L'infirmerie doit être dans un drôle d'état. Allez savoir si les patients peuvent dormir.

Le garçon fixait le plafond. Il était hors de question qu'il dorme. Il suivait les motifs floraux dégueux de leur chambre, serrant contre lui le plaid de sa sœur. La veilleuse avait plus de piles. Il l'avait branchée quand même, instinctivement. Il aurait du ranger son uniforme au lieu de le poser sur le bureau, la forme avait l'air... Ouais non c'est pas possible. Il dormait pas c’était pas possible. Oris enfouie sa tête sous le plaid. Respirant dans la minuscule poche d'air qu'il avait confectionné avec son corps en boule. Il avait gardé ses lunettes pour voir clair. On sait jamais.

Il a entendu un grincement. Et c'est pas son imagination puisqu'il sent un poids sur le lit. Le garçon risqua un oeil hors du plaid. C'était revenu. Quand Ava est là cette chose doit avoir peur. Mais là elle souri triomphalement de sa bouche sans lèvres. Au début la chose avait pas vraiment de formes. Dans ses premières apparitions elle ressemblait pas à ça. Mais un jour un grand lui avait parlé du rake pour rigoler. Et Oris était aller voir sur youtube. Et depuis la chose avait une forme... prostrée, accroupie sur les pieds du garçon. N’émettant aucun bruit. ne bougeant même pas. Pourtant le poids de son corps blanchâtre s'avançait sur ses genoux, sur sa poitrine...

Pourquoi j'ai pas le droit de venir?

Oris se redressa en sursaut. Muet de frayeur. Il enleva la couverture. Ça venait de parler. C'était pas normal. Et surtout c'était pas parti quand Oris s'était redressé. La chose était toujours prostré au bout du lit à le fixer de ses yeux entièrement vides. Le garçon se frotta les yeux en une fraction de seconde. Il était toujours là mais pas ses lunettes.

Pourquoi j'ai pas le droit de venir?

La chose pencha la tête de coté.

Tu invite des gens mais pas moi? Je n'ai rien fait pourtant.

Tétanisé de peur Oris parvint à articuler deux mots.

Va t'en...

Pourquoi j'ai pas le droit de venir?

Laisse moi...

A quatre pattes ça s'est approché, sur les genou du garçon incapable de bouger.

J'ai pas mérité de partir moi... Je veut juste revenir de l'autre coté. Juste pour voir le monde. Pourquoi ne me laisse tu pas passer?

Aucun souffle, aucune odeur, rien. C'était encore plus effrayant. la seule sensation de l'existence de cette chose était le poids de sa main sur le torse d'Oris.

Laisse moi... Je veut pas... C'est pas bien.

Le poids s'accentua jusqu'à empêcher Oris de respirer. Un frisson de rage dessina un peu plus les contours de la créature. A peine plus grande que le garçon, la peau blanche et maigre.


Tant pis pour la gentillesse. Tu es un des seules moyen de quitter l'autre coté alors laisse moi revenir.

C'est pas bien...


Pas bien? Ça n'existe pas ça ou je suis "Pas bien".

Oris ne pouvait plus respiré du tout. Tétanisé.

Écoute bien. JE SUIS MORT! Laisse moi revenir. Ou je t’emmène avec moi!

Au moment ou la mâchoire se refermait sur sa gorge Oris s’éveilla en sursaut. En larme, prostré au fond de son lit trempé se sueur. Il alluma la lumière et rangea son uniforme dans le placard. Les yeux brouillés de larme il alla se changer dans la salle de bain. La sueur ça ne trempe pas autant. Il rangea son pantalon de pyjama et son caleçon dans le bac à linge sale en regardant furtivement autour de lui à chaque instant. C'était encore un fichu rêve. un de ceux qui n'osent pas venir quand Ava est là. Parce que son sommeil est trop profond.

Pieds nu dans un nouveau pyjama, Oris descendit les escaliers de l'internat avec sa lampe torche "La bande a Picsou". La porte de l'infirmerie était fermée la nuit mais il fallait absolument qu'il parle à quelqu’un. Il fouilla dans les couloirs sans trouver aucune salle d'ouverte. Il sorti donc dans la cour pour se mettre sous le préau. Il pris une craie et traça comme il pouvait le glyphe d'invocation qu'il avait trouvé dans un livre de magie blanche. Ce glyphe était censé l'aider et ne pas pomper toute son énergie dans l'invitation. Une fois terminé le cercle était moche, pas droit et brouillé parle des flaques de larmes. Oris s'assit en tailleur au milieu.

Il faisait super froid.

Papi... Papi j'ai besoin d'aide.

Oris avait articulé la phrase dans un semi sanglot. Papi Paul était le défunt qu'il parvenait à inviter avec le plus de facilité. Il ne l'avait invoqué que deux fois. La première par accident et la seconde lorsqu'il avait réessayé, deux mois plus tôt. Oris eu la sensation qu'une seringue lui vidait la totalité du cerveau et de l'estomac. Il eu une nausée terrible avant de reprendre peu à peu ses esprits. la tête douloureuse.

Alors pitchoun ça va pas?

Devant le cercle se tenait une forme diaphane courbée par les ans. Une canne une casquette et un gilet en laine.

Papi... J'ai encore fait mon cauchemar.


Raconte moi tout petiot.

Paul Cliano vint s'asseoir à coté du fils de sa fille. Il lui passa un bras sur les épaules. Bien qu'Oris ne senti presque rien physiquement il eu un peu moins froid.

C'était pas comme la dernière fois. Il voulais revenir, que je l'invite mais je crois que c'était pas la même personne... Il avait la forme de... d'un truc...

Un truc qui t'as fait très peur récemment? J'étais pas un grand mage noir dans le temps mais j'ai déjà vu des âmes prêtes à tout pour revenir.

Oris se retourna vers son papi, stupéfait.

Mais comment il savait? Jveu dire, c'est juste une vidéo que j'ai vu...

Paul soupira un instant.

Je suis pas sur d'avoir raison mais peut être que ce sont les âmes qui m'ont "frôlé" quand tu m'as invoqué la dernière fois. Jalouses de me voir convié à revenir dans le monde. Elles ne peuvent pas me faire grand chose mais elle peuvent se venger sur toi... Par mon contact elles ont vu le lien qui commence à se solidifier entre nous. Elle ont pu voir tes peurs, tes angoisses les plus enfouies.


Mais c'est pas juste...

Ah oui la justice... J’avais oublié ce truc de l'autre monde. Ce n'est pas juste effectivement et ce sont des mauvaises âmes pour oser te faire subir ça. Tant que nous n'avons pas trouvé de solution à ton problème il faut que tu essaie de ton coté de réduire tes invitations. Je veut dire... Plus tu conviera d'âmes plus tu en rendra envieuses. Plus tu élargira le chemin entre eux et ton esprit. Je veut bien te servir d'ancre vers le monde des mort petit. Surtout si cela te permet d'économiser ton énergie. Mais une trop grande utilisation de ton pouvoir pourrait avoir de graves conséquences. Les âmes pourraient avoir de plus en plus d'emprise. Tu pourrais finir par n'être plus qu'une marionnette entre leurs mains.

Ça veut dire que tu t'en va? Non... papi je veut pas que tu parte...

Paul embrassa le front de son petit fils. Son regard triste en disait long.

Je suis déjà parti Oris. Je suis parti il y a cinq ans tu le sais bien. Je serais toujours avec toi. Je veut juste que tu me promette de faire attention, de ne me convier ou de ne convier quelqu’un d'autre que si il y a urgence. Cela me fait mal mais je ne viendrait que si il y a une bonne raison.

Oris ne voyait plus qu'une silhouette floue a travers le torrent de larme.

Tu me promet mon petit?

Je prom... Je promet.

Merci Oris c'est très courageux. Je t'aime fort et tous autant que nous sommes dans la famille nous sommes très fiers de toi. Tu a des bisous sur trois générations au moins. Prend soin de toi et prend soin de ta sœur.

Des volutes de craies de la glyphes s'envolèrent et entourèrent l'âme qui disparut. Oris se retrouva seul face au préau, tremblant de froid.

Papi...