Harper a eu une enfance plutôt paisible comparé à beaucoup d’autres. En fin de compte, il n’y a pas grand chose à raconter. Elle a grandi dans un milieu très aisé, fille de deux mages verts aimants et impliqués, malgré qu’ils n’aient pas eu beaucoup de temps à consacrer ni à elle, ni à grand chose d’autre que leur boulot d’ailleurs.

Mais ce n’est pas grave, Harper avait sa merveilleuse soeur de qui apprendre. Iris. Merveilleuse Iris. Intelligente Iris, première de sa classe sans avoir à fournir le moindre effort. Généreuse Iris, passant tout son temps libre à aider toute personne dans le besoin. Gentille Iris, aimée et respectée par tous.

Parfaite Iris. Tellement, tellement meilleure que Harper.

Quoi que la jeune fille fasse, elle n’égalait jamais sainte Iris. Devant travailler pour attendre l’excellence, quel que soit le domaine. Quand Iris parlait, on se taisait et on écoutait. Quand Harper ouvrait la bouche, on lui souriait gentiment, l’air de ne pas vouloir la vexer, puis on se retournait vers sa soeur. Elles ne jouaient juste pas dans la même cour.

Techniquement, c’était normal. Harper était plus jeune et plus inexpérimentée, elle ne pouvait pas être supérieure à sa soeur. Mais elle avait besoin de la surpasser, sur n’importe quoi.

Alors il fallait qu’elle arrête d’être comparable à elle. Elle jouerait sur d’autres terrains. Manipulatrice plutôt qu’intelligente. Puissante plutôt que généreuse. Crainte plutôt qu’aimée. Elle forcerait les autres à admettre sa supériorité, à s’agenouiller devant elle, à l’aduler. Ce serait ça, sa victoire.