Journée tranquille, tu as décidé d’aller faire un tour en ville pour profiter de ton temps libre et t’aérer la tête après des heures de révisions. D’abord en parcourant les jardins publiques, ensuite en faisant un petit tour à la bibliothèque, puis en terminant au café La Scène pour profiter des livres que tu auras déniché avec un thé. L’école a une très grande bibliothèque dans laquelle tu trouves toujours ton bonheur, mais malgré la variété des contenus, tu aimes aller dans celle du centre-ville pour observer un peu la production éditoriale non-mage. Si toutes les trouvailles ne sont pas forcément agréables, elles restent intéressantes et tu t’amuses beaucoup à étudier les différents discours dans la littérature classique, les degrés de subtilité… Et parfois tu ne vas pas aussi loin, te contentant d’un ouvrage cours que tu peux terminer avant de rentrer à l’académie.

Aujourd’hui tu as emprunté La Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires de Tim Burton, un recueil de poèmes cours appartenant au registre de l’humour noir. Ça n’a pas l’air si drôle, à vrai dire. Plutôt macabre. Tu verras bien en lisant. Il te faut attendre de t’être posé au café pour pouvoir le lire, raison pour laquelle tu ne traînes pas après ton emprunt. Là-bas, tu commandes un thé noir nature qu’ils viennent apparemment de recevoir, et tu paies sans payer. C’est à dire que tu crées une hallucination pour toutes les personnes pouvant observer le paiement, faisant voir des billets qui n’existent pas. Tu ne le fais pas lorsque tu vas au Chapeau Danseur car c’est un commerce mage et il vaut mieux les soutenir en payant vraiment. Ici tu ne ressens pas le besoin de faire cet effort. Il faut bien faire des économies et les tiennes passent par la triche. Ainsi tu ne paies pas, et en plus on te rend la monnaie. Tu ne le fais pas tout le temps pour ne pas attirer l’attention, seulement de temps en temps pour renflouer un peu ton portefeuille.

Tu vas ensuite t’installer dans un coin sans passages fréquents, ton thé devant toi et ton livre en main. Il y a trop de monde à ton goût, même si toutes les places ne sont pas prises et que tu n’as pas tant que ça galéré pour trouver une banquette bien placée. Tu n’as pas trouvé de têtes connues, ce qui aurait été plus simple pour éviter la possibilité d’avoir un inconnu à proximité d’ici peu de temps. En effet, 16h approche et le café se remplit en conséquence.